S’appuyant sur les dernières prévisions fiscales du mois d’octobre, transmises aux communes deux semaines après l’échéance habituelle, le Canton a annoncé un assombrissement des prévisions de recettes fiscales liées aux entreprises pour l’année prochaine. Ainsi, pour la seule Ville de Genève, la fiscalité des personnes morales est en baisse de 30 millions de francscompensée en partie par une augmentation des recettes fiscales des particuliers de près de 15 millions.
Dans ce contexte, le Conseil d’administration (CA) est très préoccupé par la baisse d’impôt soumise au vote le 24 novembre. Le Conseil d’État s’est appuyé sur les résultats extraordinaires des comptes des deux dernières années pour formuler cette proposition, mais la version actualisée les prévisions fiscales montrent une réalité économique très différente. La baisse d’impôts, dont l’impact pour la seule Ville de Genève est estimé à 53,6 millions, aurait ainsi des effets particulièrement lourds sur les finances communalestant à court qu’à long terme. Cette situation fait peser un risque important sur le maintien des services à la population et les conditions de travail du personnel.
Dans ce contexte, le CA a révisé le projet de budget 2025. Divers aménagements permettent de libérer 5,9 millions supplémentaires, tandis que les dépenses contraintes augmentent de près de 700’000 francs. Prenant en compte tous les éléments en sa possession, l’AC présente un exercice démontrant une déficit prévu de 72,9 millions, contre 63,4 millions prévus en septembre. Sans la réduction d’impôts prévue, le déficit atteindrait 19,3 millions.
A ce stade, le Conseil d’administration reste dans l’attente du résultat du vote. Si cela devait être accepté, la Ville de Genève serait contrainte de soumettre un projet de retour à l’équilibre dans le Canton, conformément aux dispositions légales, pouvant avoir des conséquences graves pour les services et la fonction publique communale. En effet, le seuil d’exonération fixé à –49,3 millions pour l’exercice 2025 serait alors dépassé. Elle a été définie suite à l’entrée en vigueur en 2020 de la précédente baisse d’impôt liée au RFFA.