Originaire du Cantal, marié et père de trois enfants, Julien Charles arrive à 49 ans à sa troisième place à la tête d’une préfecture, après la Saône-et-Loire et les Pyrénées-Atlantique. “Je suis honoré d’être ici car être nommé préfet de Seine-Saint-Denis est une marque de confiance de la part du gouvernement. C’est un département qui a montré tout son dynamisme, notamment lors des JO, où les transformations sont nombreuses. Arriver dans ce contexte est toujours très stimulant», jubile-t-il.
Lutte contre la traite et les violences sexistes et sexuelles
Si tu veux”donnez-vous le temps de découvrir les dossiers du département», Julien Charles distingue déjà les thématiques prioritaires. Sécurité, citez d’abord »avec la volonté de travailler en étroite collaboration avec toutes les parties intéressées, je pense notamment aux maires« . Parmi les axes de travail, la lutte contre les trafics, l’économie souterraine et les usages de drogues, mis en avant par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Dans ce contexte, il évoque également la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.ce qui est une réalité forte dans notre département« .
“Je serai très attentif à la qualité et à la continuité des services publics.»
Autre priorité : les services publics. “C’est un département dans lequel des engagements importants ont été pris, le plan « Un État plus fort en Seine-Saint-Denis ». Nous continuerons à le développer et à prêter attention aux services fournis aux citoyens, qu’il s’agisse de questions d’éducation, de santé, de sécurité ou de justice. Je sais que les attentes sont très fortes, notamment de la part des élus qui m’ont déjà écrit“, explique. “Je les rencontrerai progressivement», poursuit le nouveau préfet qui constate au passage «que la Seine-Saint-Denis compte 40 maires, ce qui nous permet d’avoir une relation assez directe avec chacun d’eux. Dans mon ancien département il y en avait plus de 500, c’était plus compliqué.»
Dans un contexte où le gouvernement demande aux collectivités de faire des efforts budgétaires drastiques, la question des finances locales sera bientôt mise sur la table. “Nous en discuterons franchement. Cela ne m’étonne pas qu’il puisse y avoir des tensions car il y a des attentes très fortes, plus fortes qu’ailleurs. Ce dont nous avons besoin, c’est de pouvoir en parler sans passion», commente-t-il. “La Seine-Saint-Denis fait partie des départements qui ont la chance de bénéficier des mécanismes de péréquation financière. La DGF (allocation opérationnelle globale) a tendance à augmenter au cours des deux dernières années. Mais au-delà de cet aspect de voir ce qu’apportera la loi financière», souligne le nouveau préfet qui salue «l’engagement des agents de l’État qui interviennent dans un contexte parfois difficile. Une des particularités de ce département est que certains problèmes se posent avec une ampleur inconnue ailleurs.”
Dans cette même perspective, Julien Charles entend approfondir les thématiques de la cohésion sociale et territoriale. “De nombreux indicateurs économiques et sociaux montrent qu’il existe un réel problème autour du lien social, qui nécessite la poursuite des efforts engagés de longue date par l’État.. Je serai très attentif à la qualité et à la continuité des services publics», promet le nouveau représentant de l’Etat.
Parmi les autres enjeux qui l’attendent, Julien Charles cite la réduction des logements insalubres, qui, rappelle-t-il, représentent 18 % du patrimoine locatif de Seine-Saint-Denis. “Il faut engager tous les crédits ANRU [Agence nationale du renouvellement urbain] d’ici fin 2026», avance-t-il plus loin.
L’emploi, notamment celui des jeunes, figure également sur la feuille de route. “Nous avons une dynamique économique importante, avec de grands projets de développement, avec tout ce qui a été lancé dans le cadre des JO. L’ambition que nous devons avoir est que nos jeunes soient les premiers à bénéficier de cette dynamique économique..»
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