Pourquoi devient-on moins attractif sur le marché du travail à 39 ans ? – .

Pourquoi devient-on moins attractif sur le marché du travail à 39 ans ? – .
Pourquoi devient-on moins attractif sur le marché du travail à 39 ans ? – .

« A embaucher de préférence avant 39 ans. » Comme les biscuits et autres produits secs dans les grandes surfaces, les salariés ont-ils une date limite de consommation recommandée ? C’est ce que suggèrent les résultats d’un baromètre d’Actual et de l’EM Normandie sur le bilan des Français au travail, rendu public en avril 2024. Parmi les nombreuses statistiques recueillies, le document montre que les personnes en CDI se répartissent en deux groupes : les pessimistes et les optimistes. Et sur ce point précis, l’étude révèle que le passage d’une catégorie à l’autre se produit vers 39 ans. Un changement qui s’explique, selon Jean Pralong, enseignant à l’EM Normandie, par une moindre perception de sa propre « valeur ». » sur le marché du travail et sa capacité à être embauché.

Conclusion : le « produit » n’est pas « périmé » à 39 ans, il est déprimé. C’est justement parce qu’il se croit moins attractif que le salarié proche de la quarantaine va malheureusement le devenir. Ironie de la situation. « Ces salariés entreront dans un cercle vicieux et perdront leur valeur. Ils auront moins envie de postuler ailleurs. Cependant, il n’y a aucun risque à postuler, autre que celui d’être refusé. Mais avec l’âge, les salariés recherchent la stabilité et le doute sur leurs capacités s’installe », remarque Jean Pralong.

De la passivité au désengagement

Il y a quand même un risque, celui de se faire prendre et de ne pas faire son travail. Samuel Tual, président du groupe Actual, partenaire de notre section Pro Vie, est conscient du pouvoir intimidant d’une nouvelle expérience et plus encore d’une période d’essai ratée au sein de cette population en quête de stabilité : « Nous ne sommes pas dans le même matérialité, à 40 ans, établi, propriétaire, qu’un jeune en sortie d’études. Perdre son emploi n’a pas la même gravité. Une fois un cap franchi, même une personne qui n’occupe pas un poste de choix peut décider de rester à son poste car elle a trop à perdre en partant. Le risque est qu’elle adopte une attitude passive et se désengage progressivement. »

Avec un marché du travail tendu et toujours en attente de nouvelles compétences, ces craintes n’en sont pas moins légitimes. Mais le patron se dit convaincu du potentiel des 39 ans et plus dans les entreprises : « Il n’y a pas d’âge pour s’engager ou se désengager. En vérité, retenir des jeunes dans son effectif demande bien plus d’efforts qu’un « senior » de 35 ans, qui aura un engagement plus durable dans l’entreprise. Car la notion de fidélité est plus forte à 39 ans. Ce qui en fait des profils intéressants pour les entreprises qui ont besoin de stabilité et d’expérience. »

Envisagez une autre façon de gérer

Pour éviter cet accès de spleen dévastateur, les entreprises gagneraient à s’adresser davantage à leurs salariés et à leur donner plus de visibilité sur l’avenir de chacun dans leurs murs. C’est le grand enseignement que le responsable du groupe d’intérim tire de cette étude : « Ce qui est important, à chaque période de la carrière d’un salarié, c’est de se souvenir du projet d’entreprise, des évolutions possibles, du sens qu’on donne à tout ça. Cela s’applique aussi bien à la rétention des jeunes qu’à la projection des plus âgés. En fait, cela implique une gestion bien différente de ce que nous avons connu dans le passé, plus individuelle, plus régulière. » Alors, optimiste ?

 
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