Immobilier | Toujours accessible, la propriété, sans papa et maman ? – .

Immobilier | Toujours accessible, la propriété, sans papa et maman ? – .
Immobilier | Toujours accessible, la propriété, sans papa et maman ? – .

De plus en plus de primo-accédants ont recours au don de leur famille


Publié à 2h01

Mis à jour à 6h00

Près du tiers des premiers acheteurs au Québec ont reçu un coup de pouce financier de leur famille pour acheter leur première propriété cette année. Une tendance qui s’accentue, dans un marché immobilier de plus en plus inabordable.

En mars 2023, Florence Fortin-Houle et Félix Alary ont acheté un condo de 1 000 pieds carrés au troisième étage d’un immeuble de Villeray, « un rêve devenu réalité » pour le trentenaire.

Les jeunes mariés gagnent bien leur vie : elle comme gérante d’un restaurant montréalais renommé, lui comme chef dans un autre établissement haut de gamme. «Mais si nous n’avions pas eu l’aide de mes parents, nous aurions dû attendre plus longtemps avant d’acheter», raconte Florence Fortin-Houle.

Les parents de la jeune femme lui ont reversé près de 20 % du prix total de la copropriété. Sans ce don, l’achat de cette maison n’aurait tout simplement pas été un choix judicieux, selon elle. « Nous aurions sûrement dû retirer davantage de nos poches et perdre une partie de notre qualité de vie. »

Le cas de Florence Fortin-Houle est loin d’être isolé. Cette année, pas moins de 31 % des premiers acheteurs au Québec ont reçu un don pour leur mise de fonds, selon un sondage 2024 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Nouvelle normalité

On peut s’attendre à voir une augmentation de ce phénomène dans les prochaines années, selon Karine Casault, économiste à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). «La tendance est à la hausse dans les autres provinces et s’intensifie grandement au Québec», précise-t-elle.

De tous les acheteurs québécois, 27 % ont reçu un don pour payer leur mise de fonds, d’un montant moyen de 49 198 $, selon la SCHL.

Il s’agit d’une nette augmentation par rapport aux deux dernières années : dans l’enquête de 2023, ce chiffre s’élevait à 18 %, alors qu’il s’était arrêté à 14 % dans l’édition 2022.

Selon l’enquête de 2024, la plupart des sommes perçues par les acheteurs provenaient des parents de l’acheteur (20 %), tandis que le reste provenait d’autres membres de la famille.

Un constat qui ne surprend guère Florence Fortin-Houle. « La majorité de mes amis qui ont acheté une maison ont bénéficié de l’aide de leurs parents […]mais c’est peut-être lié à mon statut socio-économique», commente celle qui se dit appartenir à la classe moyenne.

Loin de se limiter au Québec, ce phénomène est répandu partout au Canada, où près du tiers (30 %) des acheteurs ont reçu une aide financière de leurs proches pour payer leur mise de fonds, selon la SCHL. La hausse de cette tendance est toutefois moins fulgurante à l’échelle nationale qu’au Québec : en 2023 et 2022, cette proportion parmi les acheteurs canadiens sera de 27 %.

Signe des temps

Ce phénomène est le symptôme d’un marché immobilier de plus en plus inaccessible, selon Karine Casault, selon qui « l’inabordabilité du logement est à son pire niveau depuis 30 ans ».

Statistique Canada a également observé une baisse historique du taux de propriété au Québec lors du recensement de 2021, avec une baisse de 1,4 point de pourcentage. C’est une première depuis que cet exercice a débuté il y a 50 ans.

Car face à un marché immobilier qui ne fait pas de cadeaux, l’acheteur moyen a du mal à accéder à la propriété. « Pour avoir droit à une maison neuve au prix médian, il faut un revenu de 137 657 $ par foyer, explique Karine Casault. Or, le revenu net médian d’un couple avec deux enfants était de 119 820 $ au Québec en 2021, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Il est facile de comprendre que de nombreux emprunteurs ont besoin d’un don de leurs parents.

Karine Casault, économiste à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec

De plus, 32 % des acheteurs canadiens ayant reçu un don n’auraient pas pu acheter sans cette aide, selon le sondage de la SCHL.

Florence Fortin-Houle souligne qu’être propriétaire n’est pas facile aujourd’hui, avec des remboursements hypothécaires élevés alimentés par des taux d’intérêt élevés. “Mais honnêtement, je m’estime vraiment chanceuse, je sais que tout le monde n’a pas la chance d’accéder à la propriété aujourd’hui”, ajoute-t-elle.

Partout au Canada

Selon les provinces, la proportion d’acheteurs canadiens ayant reçu un don pour payer leur mise de fonds varie grandement. Selon le sondage 2024 de la SCHL, un plus grand nombre d’acheteurs en Ontario (36 %) et en Colombie-Britannique (40 %) ont déclaré avoir reçu un don. Ils étaient moins nombreux dans les provinces de l’Atlantique (30 %), au Québec (27 %) et dans les Prairies (20 %). C’est en Colombie-Britannique que les dons ont été les plus élevés, avec un montant moyen de 153 649 $. L’Ontario arrive en deuxième position, avec un don moyen de 80 170 $.

Consultez l’Enquête auprès des emprunteurs hypothécaires 2024 de la SCHL

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV 215 km/h sur autoroute pour cet automobiliste en permis probatoire, il n’est pas près de retoucher un volant
NEXT Le salon automobile de Genève sabordé face à la baisse d’intérêt des constructeurs