Dow +0,69%, S&P 500 +0,41%, Nasdaq +0,80%, Russell +0,61%, SOX +1,11%, Eurostoxx +1,04%, SMI +1,48%.
Les traders ne se souviendront pas du mois d’octobre boursier comme d’un fleuve joyeux et tranquille. La semaine dernière non plus, qui a vu les indices S&P500 (SPX) et Nasdaq100 (NDX) baisser, la deuxième performance hebdomadaire négative consécutive pour le SPX et la première baisse en 8 semaines pour le NDX. La nervosité a gagné les investisseurs ces derniers temps, quelque peu échaudés par les résultats trimestriels d’entreprises un peu moins flamboyantes que d’habitude, aux Etats-Unis 70% d’entre eux sont désormais passés au confessionnal, on se rend compte que le marché ne pardonne plus grand chose, bons élèves sont souvent envoyés au coin tandis que les cancres sont sévèrement punis. La proximité de l’élection présidentielle américaine n’est sans doute pas étrangère à ce niveau de tension inhabituel dans les salles des marchés, on est bien loin du 20 janvier 1993, lorsque George Bush père laissait un gentil mot à Bill Clinton dans l’ovale du bureau, souhaitant lui bonne chance et témoigner un grand respect à son rival qui vient de le battre aux urnes. C’est peu dire qu’aujourd’hui c’est un peu différent, le marché ne semble en tout cas guère apprécier cette surenchère de mots affectueux et autres déclarations d’amour. Personne ne peut prédire l’issue de cette élection, la volatilité pourrait en profiter à court terme et on sait que Wall Street préfère une présidence contrebalancée par au moins une des deux chambres du Congrès, historiquement les meilleures performances de la bourse américaine ont eu lieu quand le pouvoir était partagé.
Wall Street récupère vendredi une partie des pertes de jeudi, les indices terminent la séance au plus bas de la journée mais la tech les sauve une nouvelle fois, Amazon notamment qui décolle de 6,2% et compense nettement le repli d’Apple (AAPL -1,16% ). Les semi-conducteurs sont recherchés, notamment grâce à Intel (INTC +7,81% après son trimestriel). Dans le même temps, on digère le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis, qui montre que la première économie mondiale a créé 12.000 emplois en octobre, contre 223.000 en septembre et 113.000 attendus. Le ministère américain du Travail affirme que les grèves dans l’aéronautique et les récents ouragans en sont la cause. Le taux de chômage reste inchangé à 4,1%, le marché ne s’offusque pas car les indicateurs macro globaux continuent de plaider en faveur d’un retour progressif à des politiques monétaires plus expansionnistes, par exemple aux Etats-Unis ce matin les Fed funds prédisent 98% de chances que le La Fed va réduire ses taux de 25 points de base ce jeudi 7 novembre.
La plupart des secteurs du SPX ont clôturé dans le rouge vendredi, les services publics, l’énergie et l’immobilier affichant les plus grosses pertes de la journée. Les secteurs de la consommation discrétionnaire et des technologies de l’information ont résisté à la tendance générale du marché en clôturant la séance en hausse. Le SPX parvient à rebondir par rapport à sa moyenne mobile 50 jours (5728 points à la cloche contre la MM50 j à 5701 pts). En Europe, le Stoxx Europe 600 (SXXP) et le Swiss Market Index (SMI) récupèrent tous deux leurs 200 jours, prenons-nous. La volatilité du marché boursier a légèrement diminué, tandis que celle des obligations est restée très élevée, le MOVE a clôturé à 132,58.
Ce lundi matin les lignes commencent à bouger, les intervenants ont les yeux rivés sur les sondages de l’élection présidentielle américaine qui comme chacun le sait sont infaillibles et prédisent systématiquement correctement le vainqueur. Les sondages indiquent donc une avancée de Kamala Harris dans un état clé, et le dollar baisse, le Dollar Index (DXY) chute à 103,81, il tente donc de casser sa moyenne mobile à 200 jours à la baisse, la parité EUR/USD le se situe à 1,0897, ses 200 jours se déplacent à 1,0870. Les rendements obligataires se resserrent également, le 10 ans américain s’envole brièvement à 4,38% pour revenir actuellement à 4,31%. Un sondage du Des Moines Register indique que Harris a une avance de 47 à 44 pour cent dans l’Iowa, un État que Donald Trump a remporté à chacune de ses élections précédentes.
Cette semaine qui commence s’annonce donc intense, il est peu probable que l’on connaisse le nom du vainqueur de l’élection mercredi matin, la Fed risque de devoir prendre sa décision jeudi “à l’aveugle”. Dans le même temps, les résultats des entreprises continueront de baisser, le marché devra digérer beaucoup d’informations en même temps, ce qu’on appelle dans le basket-ball le money time.
Le pétrole se redresse après que l’OPEP+ a accepté de retarder d’un mois l’augmentation de sa production en décembre et que l’Iran a intensifié sa rhétorique contre Israël. Téhéran annonce à ses alliés qu’une attaque aurait lieu après le vote américain mais avant l’investiture de janvier, rapporte le Journal de Wall Street. Le baril de brut léger WTI s’élève à 70,83 $. L’or est calme ce matin, s’échangeant à 2 736 $ l’once.
Au menu macroéconomique du jour, on commence par les PMI manufacturiers de la France (9h50), de l’Allemagne (9h55) et de la zone euro (10h00). Plus tard, aux Etats-Unis, place aux commandes de biens durables et aux commandes industrielles (16 heures).
La réduction des coûts de Volkswagen est « nécessaire après des décennies de problèmes structurels », a déclaré le PDG à la presse. Le patron de Novartis est « très confiant » quant à l’objectif de vente et ne craint pas la perte de brevets. Le bénéfice de Ryanair au premier semestre a chuté de 18 %, mais la faiblesse des prix s’est atténuée. La compagnie met en garde contre une réduction potentielle des vols au Royaume-Uni si la taxe sur les voyages aériens augmente. Elle révise à la baisse ses projections de trafic à moyen terme en raison des retards de Boeing. Nvidia et The Sherwin-Williams chassent Intel et Dow Inc du Dow Jones à partir du 8 novembre. Les travailleurs en grève de Boeing sont une nouvelle fois appelés à voter sur un projet d’accord social lundi. Berkshire Hathaway à son apogée, après de nouvelles ventes d’Apple et de Bank of America. Walt Disney crée une business unit pour coordonner l’utilisation de l’IA et de la réalité augmentée. BYD augmente sa production et ses embauches dans un contexte de croissance au troisième trimestre. Le patron de Nvidia a demandé à SK Hynix d’avancer de six mois la fourniture des puces HBM4.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices évoluent à la hausse sauf en Inde où le Nifty50 perd 1,77%. Tokyo est fermée, Hong Kong gagne 0,23%, Shanghai avance 1,17% et Séoul avance 1,83%. Le futur SPX prend 7 points et l’Europe s’ouvre autour de l’équilibre.