PORTRAIT – À Varades, Jean-Pierre est à la fois pompiste et brocanteur

Vous ne viendrez plus chez Total par hasard, disait le slogan. Dans ce cas, la station-service Jean-Pierre Marquis vaut vraiment le détour. Implantée depuis 1981 à la sortie de Varades, en direction de Nantes, elle n’a jamais cessé de ravitailler ses clients même si ce service avait quasiment disparu. J’aime le contact avec les clients, nous discutons. Très souvent, beau temps, mauvais temps. C’est le sujet de conversation numéro un !explique le pompiste.

Roland, un automobiliste de passage, est surpris d’être servi. “Elle avait soif de voiture”, lui dit Jean-Pierre. Roland apprécie le service, cela lui rappelle aussi de bons souvenirs : « C’était mon premier travail, j’avais 16 ans !, dit-il en riant. Il n’est pas surpris que le métier de pompiste redevienne à la mode : « Il y a le service, qu’il est intéressant de valoriser, et Je pense que le contact humain devient de plus en plus important

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Depuis 1981, seuls les prix sont passés du franc à l’euro. Le reste est dans son jus : « Le mélangeur date de 1968 et les pompes de 1985 ». Jean-Pierre Marquis n’est pas informatisé, il a gardé son machine à calculer des années 1970 et les habitués paient à la fin du mois : « Ils notent le prix sur une feuille et ils signent. J’ai toutes les entreprises de Varades qui ont un compte chez moi !. Le pompiste de 70 ans avoue : “Je n’aime pas Internet, je l’utilise pour passer mes commandes de carburant mais au-delà de ça, je ne suis pas très doué.”

Jean-Pierre est resté démodé, avec sa machine à calculer des années 70. © Radio-France
Anne-Bertrand

Et le service à la pompe n’est pas le seul vestige des années 80 chez Jean-Pierre Marquis : «À l’intérieur, ça n’a pas beaucoup changé depuis 1981. ». Sa boutique est un vrai bric-à-brac. À côté des bidons de lubrifiants et de nettoyants pour vitres, on trouve de vieux moulins à café, des fers en fonte et même des casques de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. « Ma femme fait des brocantes, elle me laisse ici beaucoup d’objets. Les gens ne viennent pas acheter un casque mais parfois ils ont le béguin et parfois ils achètent.

Les automobilistes qui viennent faire le plein repartent parfois avec un casque de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale. © Radio-France
Anne-Bertrand

Devant le magasin, on trouve même un bateau au prix de 450 euros. « La Loire est là-bas, à un kilomètre. Alors l’été, je vends des bateaux aux gens pour aller pêcher. Le pompiste propose également actuellement des pommes et des asperges, provenant de producteurs locaux. Marylène, de Haies Fruitières de Varades, arrive pour la livraison de la semaine. « Jean-Pierre est une égérie à Varades »s’exclame-t-elle. « On trouve de tout chez lui. Il est toujours ouvert et toujours là.

Hugues Auffray arrêté à sa station service

Jean-Pierre Marquis confirme : « Le gars qui veut trouver une bouteille d’alcool à 21 heures, où peut-il la trouver ailleurs que chez moi ? Parfois les gens me disent que je suis les chinois locaux ! » Le pompiste est ouvert tous les jours de 7h à 21h sauf le dimanche où il commence à 10h. Il n’a jamais pris de vacances de sa vie et, à 70 ans, il ne pense pas à la retraite : “Je fais ça depuis 43 ans et ça me convient parfaitement”. Un jour, il rencontre même Hugues Auffray : « Il y a environ trente ans. Il est venu à la gare et a visité mes toilettes !

A la station-service Total de Varades, des bouteilles d'alcool côtoient une veste Empire (le seul article du magasin qui n'est pas à vendre).
A la station-service Total de Varades, des bouteilles d’alcool côtoient une veste Empire (le seul article du magasin qui n’est pas à vendre). © Radio-France
Anne-Bertrand

En revanche, passez votre chemin si vous roulez en électrique. Il n’y a pas de bornes de recharge à la maison : « Ah non non non, l’électricité est mon ennemi ! Je vends du pétrole !

 
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