Face à OpenAI, le groupe de presse est confronté à un dilemme

Face à OpenAI, le groupe de presse est confronté à un dilemme
Face à OpenAI, le groupe de presse est confronté à un dilemme

250 millions de dollars sur cinq ans. C’est l’énorme chèque qu’OpenAI a accepté de signer à News Corp, le conglomérat médiatique du milliardaire Rupert Murdoch. En échange, le concepteur de ChatGPT pourra utiliser le contenu du le journal Wall Streetde Poste de New York ou même Fois pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle générative. Ce partenariat n’est pas le premier. Depuis le début de l’année, la start-up multiplie les accords avec les médias aux Etats-Unis et en Europe. La liste comprend l’agence Presse associée, Le mondeLE Temps Financier ou encore le groupe de presse allemand Axel Springer (Image, Le monde, Politique…). Mais c’est la première fois que le montant qu’il dépense – dont une partie devrait être fournie sous forme de crédits pour l’utilisation de ses services d’IA – est divulgué à -.

Plusieurs plaintes – Ces partenariats s’inscrivent dans une nouvelle stratégie mise en œuvre par OpenAI. Jusqu’en 2020, l’entreprise expliquait s’alimenter grâce à Wikipédia et à deux bibliothèques de livres, simplement appelées Books1 et Books2, qui contenaient selon les chercheurs plusieurs centaines de milliers d’ouvrages piratés. Cette méthode est au cœur de plusieurs procédures judiciaires lancées par les auteurs. OpenAI est également poursuivi par le New York Times. Le grand quotidien new-yorkais lui reproche, exemples à l’appui, d’avoir utilisé, sans aucune autorisation ni rémunération, des millions d’articles pour entraîner ses grands modèles linguistiques. Il lui demande « Des milliards de dollars de dégâts » et mettre hors ligne des modèles alimentés par son contenu. Huit quotidiens locaux américains ont suivi le même chemin.

Baisse du trafic – Avec ces accords, OpenAI achète la paix avec les grands médias – tout comme Google et Facebook, qui ont multiplié les initiatives, le plus souvent rentables, notamment auprès des grands titres de - écrite. D’abord sur le plan juridique, en obtenant le droit d’utiliser leur contenu. Puis sur le plan médiatique, en limitant les critiques sur l’impact négatif attendu de l’intelligence artificielle générative. L’émergence des chatbots menace de changer radicalement la façon dont les internautes recherchent l’information, en leur permettant d’obtenir la réponse qu’ils recherchent sans jamais avoir à cliquer sur un lien. La revue américaine L’Atlantique prévoit une baisse de 75% des visites générées par les moteurs de recherche, qui représentent environ 40% de son trafic.

Une résistance vaine ? – En s’associant à OpenAI, ces médias pourraient donc alimenter la machine qui va décimer leurs revenus publicitaires. Mais ont-ils vraiment le choix ? “Sans accord, ils utiliseront nos contenus de manière plus ou moins clandestine, sans aucun bénéfice pour nous”, regrette Louis Dreyfus, le président du conseil d’administration de Mondecité par le le journal Wall Street. Et la start-up peut nouer des partenariats avec d’autres titres. Ces groupes préfèrent donc procéder à un échec plutôt que de mener une résistance qui semble futile. D’autant qu’OpenAI leur promet un traitement de faveur : des liens vers leurs articles dans les réponses ChatGPT – une manière de réduire la baisse de trafic attendue. Ces accords profitent une fois de plus aux grands médias, au détriment des plus petits qui seront les grands perdants.

Pour de plus amples:
– Comment OpenAI tente d’éviter de nouvelles poursuites
– Pourquoi les poursuites judiciaires se multiplient contre OpenAI


 
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