intelligence naturelle ou artificielle ? – .

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L’IA par les cheveux

Publié aujourd’hui à 8h31

Selon un étude récente, en Suisse, le monde professionnel utilise plus volontiers l’intelligence artificielle que dans le reste de l’Europe – 32% des salariés l’utilisent, contre 23% en moyenne. Les raisons de cet engouement restent un peu mystérieuses, même si les entreprises de pointe en matière de finance et de technologies diverses pullulent dans notre pays, mais les chiffres semblent indiquer qu’Helvetia s’apparente à un mercenaire numérique presque téméraire, à la pointe des usages. de cet outil dont on parle tant.

Au-delà d’une révolution qui semble irréversible et de son adoption plus ou moins prudente, reste la question de son nom problématique. Basé sur le traitement statistique de données massives, ce « traitement » peut-il être qualifié d’« intelligent » ? Pour Noam Chomsky, éminent linguiste américain de 95 ans, la réponse ne fait aucun doute : « Arrêtons de l’appeler intelligence artificielle et appelons-la comme elle est et ce qu’elle fait : « logiciel plagiaire », puisqu’elle ne crée rien, mais copie des œuvres existantes, réalisées par de vrais artistes, en les transformant suffisamment pour échapper aux lois sur la propriété intellectuelle.

Gorgias chauds

Ces programmes s’améliorent chaque semaine, le débat n’est sans doute pas clos et ouvre d’autres questions comme celle de savoir si, dans ce type d’estimation, les progrès sont plus décisifs que le résultat. Dans l’Antiquité, le sophiste Gorgias affirmait déjà que si l’orateur est persuasif, il peut s’asseoir sur la vérité. Autrement dit, la fin justifie les moyens et l’efficacité peut parfois primer sur la science.

L’intelligence ne se définit pas toujours par la visée d’une véritable connaissance mais par les facultés d’adaptation qu’elle mobilise. Il va sans dire que les êtres humains chérissent la vérité dans la mesure où ils pensent pouvoir en être le détenteur privilégié, méprisant souvent les espèces qui ne correspondent pas à la définition qu’ils privilégient. Pourtant, un gentil chien domestique ne mérite-t-il pas son bol de croquettes autant qu’un courageux employé mérite son salaire ? Un babouin n’a-t-il pas un comportement plus raisonnable qu’un amateur de sport ? Un loup Alpha ne poursuit-il pas des objectifs plus mesurés que Vladimir Poutine ?

Quoi qu’il en soit, l’intelligence artificielle pourrait permettre de redéfinir l’intelligence elle-même. Car, dans un environnement de plus en plus façonné par l’être humain lui-même, l’adaptation deviendrait presque un handicap… A moins de penser que défiler sans fin sur les écrans, en suivant des balises prédéfinies par les neurologues, fait de nous des êtres supérieurs.

Boris Senff travaille dans la section culturelle depuis 1995. Il écrit sur la musique, la photographie, le théâtre, le cinéma, la littérature, l’architecture, les beaux-arts.Plus d’informations @Sibernoff

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