Baisse des taux d’intérêt : la BCE n’a pas besoin d’attendre que la Fed américaine agisse, selon le gouverneur finlandais – 22/05/2024 à 11:49 – .

Baisse des taux d’intérêt : la BCE n’a pas besoin d’attendre que la Fed américaine agisse, selon le gouverneur finlandais – 22/05/2024 à 11:49 – .
Baisse des taux d’intérêt : la BCE n’a pas besoin d’attendre que la Fed américaine agisse, selon le gouverneur finlandais – 22/05/2024 à 11:49 – .

Il existe donc « des arguments forts en faveur d’une baisse des taux en juin » en Europe, tandis que la tension sur les prix reste forte aux Etats-Unis.

Olli Rehn à Helsinki, Finlande, le 24 janvier 2024. (Lehtikuva / MARKKU ULANDER)

Si la Réserve fédérale américaine (Fed) donne souvent le cap en matière de politique monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) pourra commencer à baisser ses taux d’intérêt dès juin sans attendre une décision en ce sens de la Fed, estime mercredi 22 mai Le gouverneur de la Banque de Finlande, Olli Rehn, laisse ouverte la poursuite de l’assouplissement monétaire.

« Même si nous n’élaborons pas de politiques de manière isolée,

la BCE n’est pas le 13ème district fédéral de la Réserve fédérale américaine

», a déclaré le banquier central dans un entretien à

AFP

. Une allusion à la banque centrale américaine, avec son réseau de 12 banques centrales régionales, qui jusqu’ici a souvent donné le ton en matière monétaire, la BCE jouant le rôle de suiveuse.

Cette fois, c’est l’institution de Francfort qui semble la plus susceptible de baisser ses taux en premier, lors de sa réunion du 6 juin. Pour calmer l’inflation,

la BCE a porté les coûts d’emprunt dans la zone euro à un niveau record, procédant à une succession de hausses de taux sans précédent depuis juillet 2022.

Alors que les tensions restent fortes sur les prix outre-Atlantique, obligeant la Fed à temporiser,

la tendance dans la zone euro est « à la baisse de l’inflation sous-jacente »

(hors prix de l’énergie et des matières premières) et la croissance quelque peu modérée des salaires», observe Olli Rehn. Il existe donc « des arguments solides en faveur d’une baisse des taux en juin », estime celui qui est l’un des vingt-cinq membres du Conseil des gouverneurs de la BCE.

« Au-delà de ça, voyons si la tendance se poursuit », tempère-t-il. Une nouvelle baisse des taux à partir de juillet n’est donc pas une évidence, comme d’autres dirigeants de la BCE l’ont déjà prévenu.

« Nous ne nous engageons par avance sur aucune trajectoire tarifaire »

ajoute Olli Rehn, reprenant les propos de la présidente Christine Lagarde.

« Ce que fera la Fed ne sera pas décisif »

En tout cas, “ce que fera la Fed ne sera pas décisif”, dit-il, à l’heure où certains craignent que les différences de politique monétaire entre les deux côtés de l’Atlantique n’entraînent une dépréciation de l’euro et ajoutent de l’inflation importée. “Il ne faut pas trop prêter attention aux éventuels petits écarts de politique monétaire”, rassure le Finlandais, selon qui les cycles économiques ne peuvent pas être parfaitement synchronisés à travers le monde, “surtout après les chocs exceptionnels que nous avons vécus”.

Le « découplage » en termes de développement économique entre les Etats-Unis et l’Europe est en revanche « une préoccupation majeure », souligne Olli Rehn.

Les États-Unis ont connu une croissance plus rapide que la zone euro depuis 25 ans

notamment grâce à une démographie plus favorable et à des gains de productivité plus rapides.

Le choc inflationniste de 2022 a encore mis en évidence la dépendance excessive de l’Europe à l’égard des combustibles fossiles importés de Russie, alors que les États-Unis ont été et continuent d’être un exportateur net d’énergie. « C’est pourquoi les efforts en faveur de la transition verte et de la numérisation sont essentiels pour l’Europe », dit-il.

« Nous sous-investissons en Europe et cela nuit à notre compétitivité » :

le Vieux Continent a donc plus que jamais besoin d’une « union des marchés des capitaux »

, capable de mobiliser l’argent privé, qu’il préférerait rebaptiser « l’union du financement et de l’investissement ». Cela impliquerait par exemple d’utiliser « plus efficacement la Banque européenne d’investissement », l’organisme de financement de l’UE, comme outil permettant de canaliser l’épargne vers les investissements privés et publics.

Quand Emmanuel Macron plaide pour intégrer un objectif de croissance, voire de décarbonation, dans les missions de la BCE, Olli Rehn rappelle qu’il faut « respecter le traité européen dans son intégralité » qui stipule que la stabilité des prix est l’objectif du mandat de la BCE. la Banque. Sans compromettre cet objectif,

la BCE a « le devoir de soutenir une croissance équilibrée, le plein emploi et le développement durable »

se souvient OlliRehn.

L’institution a déjà intégré des critères climatiques dans ses rachats de dette sur le marché.

Atteindre la stabilité des prix, définie comme une inflation ancrée à 2 %, « contribue également à la transition verte et à l’action climatique en créant une condition préalable aux décisions d’investissement et de consommation des entreprises et des ménages », conclut-il. il.

 
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