Les indices sont déjà de retour au sommet

Les indices sont déjà de retour au sommet
Les indices sont déjà de retour au sommet

Hier, les échanges ont été un peu clairsemés en Europe pour un jeudi, en raison du cumul des jours fériés sur la semaine. Cela n’a pas empêché l’optimisme de confirmer son fort retour chez les investisseurs, galvanisés par une dynamique économique… incertaine.

Le 10 mai pourrait ainsi marquer la sixième journée consécutive de hausse sur la plupart des marchés actions en Europe. Cela dit, le 10 mai est avant tout une date un peu mythique, même si les moins de 20 ans, voire 30 ans, voire les plus âgés, l’ont oublié. Il est 43e anniversaire de l’élection de mon oncle. Les enfants nés début février 1982 avaient peut-être des parents de gauche (je cherchais une chanson sur le 10 mai pour égayer votre matinée, mais je ne me souviens que de celle-là).

Mais chassons cet élan nostalgique de retour à des considérations basses. Les indices boursiers se rapprochent à nouveau de leurs records, après avoir digéré le petit trou d’air du mois d’avril. Il faut dire que la grande crainte du marché américain quant à la disparition de toute perspective de baisse des taux directeurs cette année s’est évaporée avec l’accumulation de statistiques macroéconomiques faibles. Si je compte depuis le début du mois, plus de la moitié des indicateurs jugés majeurs publiés aux Etats-Unis ont déçu. Les deux indicateurs de la dynamique de l’activité économique de l’ISM, ceux de l’industrie et ceux des services, sont entrés en zone de contraction en avril. Les trois composantes de l’emploi d’avril (salaire horaire, taux de chômage et évolution du nombre d’emplois) ont déçu. Hier, les demandes hebdomadaires de chômage ont augmenté. Cet après-midi, il faudra prêter une attention particulière aux chiffres préliminaires de l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan. Le sacro-saint consommateur américain tient toujours la maison. Si elle est prise dans la morosité, les perspectives économiques risquent de s’assombrir… ce qui ne serait pas forcément une mauvaise chose dans l’esprit de Wall Street. Trop d’indicateurs négatifs = la Fed abandonnera sa position ferme = les taux directeurs pourraient baisser = l’argent deviendra moins cher sur un horizon temporel prévisible. Force est néanmoins de constater que la lecture divinatoire des données reste une science horriblement imparfaite, puisque certains indicateurs sérieux donnent des projections divergentes. Ainsi, le modèle de calcul du PIB en temps réel de la Fed d’Atlanta donne une projection de croissance de 4,2% au deuxième trimestre 2024 aux Etats-Unis en rythme annualisé, en accélération par rapport aux estimations de la semaine précédente.

Mais à court terme, le marché est revenu à l’ambiance « tout ce qui ne pousse pas la Fed à craindre une reprise de l’inflation est bon pour les actions ». Les trois indices de Wall Street ont clôturé dans le vert, avec une solide performance du Dow Jones, qui a poursuivi sa hausse de 0,85% en se rapprochant une nouvelle fois de la barre symbolique des 40.000 points, jamais franchie à ce jour.

En Europe, les sommets se rapprochent également. Les indices ont presque tous terminé sur des gains vigoureux hier, à une exception près que je mentionnerai peu après. Les commentaires relativement calmes de la Banque d’Angleterre sur l’évolution des prix ont renforcé le pronostic du marché concernant une baisse des taux de la Banque centrale européenne en juin. La réunion de décision de politique monétaire est prévue pour le 6 juin. En d’autres termes, la BCE pourrait assouplir sa politique monétaire dans moins d’un mois. Hier, le vilain petit canard européen s’appelait le Bel20, avec une baisse de 0,75% en clôture, à contre-courant de la tendance des autres indices. Il a subi les répercussions de la baisse de ses deux plus grosses pondérations, UCB (-2%) mais surtout ArgenX (-5%). La biotech a chuté après une publication de résultats plutôt conformes, malgré des coûts plus élevés que prévu, qui n’ont pas trop effrayé les analystes.

Les Occidentaux ont du mal à se positionner vis-à-vis de la Chine. Alors que Xi Jinping se rend en France, en Serbie et en Hongrie cette semaine, Rishi Sunak est apparemment bombardé d’exigences de HSBC Holdings et de Standard Chartered visant à assouplir la ligne du gouvernement à l’égard de Pékin. Pendant ce temps, la Maison Blanche se préparerait à porter un coup majeur aux importations chinoises. Selon des sources concordantes (dans le journalisme, sources concordantes signifient que la fuite a été soigneusement orchestrée), Joe Biden annoncera la semaine prochaine de nouveaux droits de douane frappant les secteurs dits « stratégiques », notamment les véhicules électriques, les semi-conducteurs et les équipements photovoltaïques. Plus tôt cette année, Washington a lancé des enquêtes sur dumping dans d’autres secteurs, comme la construction navale ou la logistique. Cela n’a pas empêché le président américain d’affirmer à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas d’une guerre commerciale avec la Chine. Le poker menteur continue donc, d’autant plus que la politique crée de plus en plus d’interférences à mesure que l’élection présidentielle américaine de novembre se rapproche.

La France organise son 7e Sommet de l’investissement « Choose France », avec des annonces attendues. L’année dernière, 28 projets ont été annoncés, pour 13 milliards d’euros.

La semaine s’est terminée dans le vert au Japon, où le Nikkei 225 a gagné 0,4%. Il existe un fort contraste entre Hong Kong et la Chine continentale. Le premier gagne 1,9%, dopé par des rumeurs de défiscalisation des dividendes pour les particuliers investissant dans un certain cadre, tandis que le second perd 0,2% en raison des menaces de renforcement des tarifs douaniers aux Etats-Unis. . La Corée du Sud, l’Inde, Taiwan et l’Australie ont terminé sur une dernière séance hebdomadaire positive. Les bourses européennes sont (encore) attendues en hausse ce matin.

Le CAC40 démarre la séance en hausse de 0,5% à 8.234 points. Le SMI progresse de 0,5% à 11.666 points. Le Bel20 rebondit de 0,6% à 4009 points.

Les faits saillants économiques du jour

Les données mensuelles du PIB au Royaume-Uni seront publiées à 8h00, avant l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan aux Etats-Unis à 16h00. Tout l’agenda ici.

L’euro monte à 1,078 USD. L’once d’or rebondit à 2 351 USD. Le pétrole aussi, avec le Brent de la mer du Nord à 84,33 USD le baril et le brut léger américain WTI à 79,46 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans chute à 4,46%. Bitcoin se négocie à 62 900 $.

Les principaux changements dans les recommandations

  • Ahold Delhaize : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation de cumul avec un objectif de cours relevé de 34,10 à 34,40 EUR.
  • Amundi : Jefferies reste un achat avec un objectif de cours relevé de 71 à 80 EUR.
  • Anheuser-Busch Inbev : Morgan Stanley maintient sa recommandation de surpondération et relève l’objectif de cours de 63,50 à 65 EUR. TD Cowen maintient sa recommandation d’achat avec un objectif de cours relevé de 60 à 63 EUR.
  • Antin Infrastructure Partners : Jefferies reste un achat avec un objectif de cours réduit de 19 à 18 EUR.
  • Aperam : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation de cumul avec un objectif de cours ramené de 33,50 à 29 EUR.
  • ArgenX : Goldman Sachs maintient sa recommandation d’achat et relève l’objectif de cours de 438 à 449 EUR.
  • Axa : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours ramené de 38,50 à 38 EUR.
  • Castellum : Barclays passe de surpondérée à sous-pondérée avec un objectif de cours réduit de 135 SEK à 110 SEK.
  • Deutsche Pfandbriefbank : Citi passe de vendeur à neutre avec un objectif de cours relevé de 3,60 EUR à 5 EUR.
  • Groupe DWS : Jefferies passe de l’achat à la conservation avec un objectif de cours de 41 EUR.
  • Equinor : Zacks passe de sous-performance à neutre avec un objectif de cours relevé de 23 à 30 USD.
  • Fluidra : JP Morgan passe de neutre à surpondéré avec un objectif de cours relevé de 22 à 24 EUR.
  • Formycon : RBC Capital commence à surveiller la surperformance avec un objectif de cours de 63 EUR.
  • Icade : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 27,60 à 27,70 EUR.
  • KBC Groupe : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours relevé de 63 à 67 EUR.
  • Legrand : Citi passe de la vente à l’achat avec un objectif de cours relevé de 85 EUR à 125 EUR.
  • Partners Group : Jefferies reste à retenir avec un objectif de cours relevé de 1050 à 1170 CHF.
  • Schneider Electric : Citigroup reste neutre (maintenu) avec un objectif de cours relevé de 210 à 235 EUR.
  • Teleperformance : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 114 à 130 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Sanofi a conclu un accord de licence avec Novavax pour vendre un vaccin autonome contre la COVID-19 et développer de nouveaux vaccins combinés contre la grippe et la COVID-19.
  • Moody’s a relevé la perspective de crédit de la note Ba1 de Renault de « stable » à « positive ».
  • Les principales publications du jour : Viel… La suite ici.

Dans le grand monde

Résultats des sociétés (les commentaires sont donnés directement et ne préjugent pas de l’évolution des titres, à l’exception des échanges post-séances aux Etats-Unis qui reflètent normalement bien la tendance)

  • Akamai chute de 11 % après la clôture du premier trimestre.
  • Enel augmente ses bénéfices au premier trimestre grâce à une forte production d’énergie renouvelable.
  • Honda multiplie par six son bénéfice d’exploitation au quatrième trimestre.
  • International Consolidated Airlines dépasse les attentes au premier trimestre.
  • Mediobanca verse un acompte sur dividende de 421 millions d’euros après des résultats meilleurs que prévu.
  • Pirelli confirme ses prévisions après que le bénéfice d’exploitation du premier trimestre ait dépassé les estimations.
  • Salvatore Ferragamo affiche une baisse de 17% de ses revenus au premier trimestre.

Annonces importantes (et moins importantes)

D’Europe

Des Amériques

  • T-Mobile US et Verizon Communications négocient l’acquisition des actifs de US Cellular, l’un des derniers grands opérateurs mobiles régionaux américains.
  • OpenAI prévoit d’annoncer lundi un concurrent dans la recherche Google, selon Reuters.
  • La SEC enquête sur les déclarations de Boeing concernant ses pratiques de sécurité, rapporte Bloomberg
  • Calpers prévoit de voter contre la réélection du PDG d’Exxon Mobil à la présidence du conseil d’administration, rapporte le FT
  • Meta vient de connaître sept séances consécutives de hausse, une première depuis six mois.
  • Ford prévoit de proposer des véhicules essence et hybrides en Europe au-delà de 2030.
  • Apple utilisera ses propres puces pour renforcer ses capacités d’IA, selon Bloomberg. Par ailleurs, le groupe s’excuse pour la publicité mal reçue de l’iPad Pro.
  • Les principales publications du jour : Enbridge, Suzano…

De l’Asie-Pacifique et au-delà

Le reste du calendrier mondial des publications ici.

Lectures

 
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