Quand le privé n’est même pas une option

Quand le privé n’est même pas une option
Quand le privé n’est même pas une option

C’est souvent comme ça maintenant, ceux qui travaillent dans le réseau public suggèrent de se tourner vers le secteur privé. Cela m’est arrivé récemment pour une ergothérapie, le médecin m’a dit : « soit tu attends longtemps et tu dois aller au rendez-vous à une heure que tu ne choisis pas, soit tu vas dans le privé, c’est rapide et tu pars quand ça te convient.

Je suis allé en privé, tout est réglé.

C’est ce qu’avait décidé Suzanne, elle voulait être claire, elle ne voulait pas attendre plusieurs mois avant de faire un « repas baryté », un examen qui consiste à ingérer du baryum et à le suivre en imagerie en double contraste la trace de dit repas. «Cet examen permet d’identifier diverses affections du système digestif comme un blocage ou un rétrécissement du tube digestif, des ulcères, des polypes ainsi que des lésions cancéreuses», peut-on lire sur le site Proxim.

Évidemment, on imagine toujours le pire.

Après avoir cherché sur Internet, Suzanne a contacté les cliniques de radiologie qu’elle a trouvées. « J’ai appelé Biron et Clinix, les cliniques Audet, Mailloux, Saint-Louis et autres. Et partout où j’appelais, on me disait que ce n’était plus couvert par la RAMQ. La semaine dernière, j’ai rappelé pour vérifier si la décision est toujours en vigueur et oui, elle l’est.

On ne lui a même pas proposé de passer l’examen à ses frais.

Aux Laboratoires Biron, on me confirme que « Imagix, notre société affiliée, n’offre plus, depuis l’été 2023, les examens radiologiques suivants du système digestif : repas barytés double contraste et lavements barytés ». Même chose chez Clinix. «Malheureusement, nous ne faisons pas ce type d’examen dans nos cliniques.»

Même à la clinique Audet, qui indique sur son site Internet offrir le repas baryté, ne le fait plus depuis l’année dernière.

Suzanne a été mal informée, la RAMQ n’y est pour rien.

L’IPAM « coupable »

Le « coupable » est l’Institut de la pertinence des actes médicaux, IPAM, un organisme créé en 2020 dans le cadre d’une entente entre le gouvernement et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). « Son mandat est d’identifier et d’adopter des mesures visant à restreindre ou éliminer les actes médicaux inappropriés, effectués à des fréquences excessives ou non conformes aux bonnes pratiques médicales », peut-on lire sur le site Internet.

Nous avons donc décidé que le repas baryté et le lavement baryté allaient être progressivement supprimés et qu’ils ne pourraient désormais être proposés que dans les hôpitaux. Même s’ils ne fournissent pas à la demande.

Au téléphone, le directeur général Jean-François Foisy m’explique que « avec l’Association des radiologues du Québec (ARQ), nous avons pris la décision d’abolir des composantes du code 08154, ce qui fait qu’il ne peut plus faire l’objet de plaintes. . Nous avons évalué que ce n’était pas obligatoire en clinique, qu’il pouvait être remplacé par autre chose, comme une endoscopie.

De plus, les cliniques ne pouvaient même pas proposer ces examens d’imagerie aux frais de leurs clients. « Lorsque l’IPAM abroge un code d’examen ou certaines composantes d’un code d’examen, ils restent assurés, mais avec un tarif de 0 $. Cela signifie que le médecin qui souhaite poursuivre cet examen le fera à titre bénévolec’est-à-dire à ses frais, sans possibilité de facturer le patient et/ou la RAMQ», a poursuivi par écrit M. Foisy.

Pour le bénévolat, nous reviendrons.

Chez Imagix, comme d’autres, nous avons pris note de la décision. « L’ARQ nous a fait part de cette décision, entrée en vigueur en août 2023. Ainsi, nous respectons ces recommandations et ne pratiquons plus ces examens.

Attente angoissante

Résultat : depuis un peu plus de six mois, Suzanne Poireaut est sur liste d’attente à l’hôpital sans aucune possibilité de passer cet examen ailleurs. Cependant, si le médecin l’a prescrit, c’est parce qu’il jugeait nécessaire de découvrir ce qui n’allait pas. Et il n’est clairement pas le seul dont les patients se retrouvent devant Gros-Jean.

Suzanne n’a absolument aucune nouvelle, elle ne sait pas quand viendra son tour. « Chaque mois, l’hôpital m’appelle parce que le médecin veut faire un suivi suite à cet examen. […] Plus le temps passe, plus j’ai peur de ne pas savoir… »

Pour répondre à cette chronique, écrivez-nous à [email protected]. Certaines réponses pourront être publiées dans notre rubrique Opinions.

 
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