rappel à l’ordre depuis Bruxelles pour 20 entreprises soupçonnées de « greenwashing »

rappel à l’ordre depuis Bruxelles pour 20 entreprises soupçonnées de « greenwashing »
rappel à l’ordre depuis Bruxelles pour 20 entreprises soupçonnées de « greenwashing »

Les entreprises sont soupçonnées d’avoir trompé leurs clients en vantant des « projets climatiques » ou d’autres « utilisations de carburants durables ».

La Commission européenne a annoncé mardi avoir ordonné à vingt compagnies aériennes d’expliquer dans un délai de trente jours leurs pratiques commerciales “potentiellement trompeuses” en matière de prétendues compensations de leurs émissions de CO2. Les entreprises impliquées n’ont pas été nommées. Dans une lettre adressée à chacun d’eux, il leur est demandé de « mettre leurs pratiques en conformité avec la législation européenne en matière de protection des consommateurs dans un délai de 30 jours », indique la Commission dans un communiqué.

Les entreprises sont soupçonnées d’avoir trompé leurs clients en vantant des « projets climatiques » ou d’autres « utilisations de carburants durables ». Il s’agissait pour la compagnie de proposer le paiement de frais supplémentaires – ajoutés au prix du billet – pour compenser l’empreinte carbone d’un vol. Ils doivent désormais expliquer ces « affirmations écologiques potentiellement trompeuses ».

Une plainte qui remonte à juin dernier

L’exécutif européen dit avoir été alerté à ce sujet par le Bureau européen de la consommation (BEUC), ce qui a donné lieu à des enquêtes menées par une série d’administrations dans plusieurs Etats membres. En France, l’UFC-Que Choisir a salué l’action de la Commission, constatant que les pratiques des compagnies aériennes « jouaient avec les passagers » et « les détournaient d’une réelle réflexion sur leur façon de voyager ».

En Belgique, l’organisation de défense des consommateurs Testachats a souligné que la plainte du BEUC visant ces pratiques de « greenwashing » remontait à juin 2023. Affirmant, comme l’ont fait certaines compagnies, qu’on peut « compenser » ou « neutraliser » les émissions de CO2 de son vol ». est factuellement incorrecte », et pour les organisations de consommateurs, « ces allégations constituent des pratiques commerciales déloyales », a ajouté Testachats dans un communiqué.

Preuves insuffisantes sur la fiabilité du calculateur d’émissions de CO2 des vols

Parmi les autres pratiques pointées du doigt, la Commission évoque le fait « d’utiliser le terme ‘carburants d’aviation durables’ (CAD) sans justifier clairement l’impact environnemental de ces carburants », ou encore celui de proposer au voyageur un « calculateur » censé quantifier l’impact environnemental de ces carburants. Émissions de CO2 d’un vol donné. Ceci « sans apporter de preuves scientifiques suffisantes quant à la fiabilité de ce calcul ». L’association Airlines for Europe (A4E), qui représente la voix des grandes entreprises à Bruxelles, s’est dite “particulièrement préoccupée” par le fait que l’impact environnemental des carburants dits durables doit être justifié, alors que ces nouvelles normes sont selon elle soutenues par l’Union européenne.

“Les données scientifiques prouvent qu’il s’agit d’une alternative plus durable au kérosène classique”, a ajouté A4E, qui représente notamment Air France-KLM, Iberia, British Airways, EasyJet, Ryanair et le groupe TAP.

L’organisation a exprimé son engagement à poursuivre les discussions avec l’UE sur le développement d’une « méthodologie commune » pour promouvoir les efforts du secteur en matière de transition écologique. La Commission, de son côté, a indiqué qu’après avoir reçu les réponses des entreprises convoquées pour s’expliquer, elle les réunirait autour d’une même table avec les organisations de consommateurs pour discuter des solutions proposées.

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