Demande en baisse, coûts de production en hausse et absence d’appellation protégée, les producteurs de fromage emmental sont confrontés à des difficultés sans précédent. Cette situation pousse certains d’entre eux à arrêter leur activité. Rapport.
Dans cette fromagerie d’Oberbütschel (BE), il reste 70 meules d’Emmental à vendre avant la fermeture. Ces derniers mois, les clients se font rares et les comptes ne suivent plus.
«Les coûts de l’énergie et des salaires augmentent et tout cela ensemble est difficile à couvrir avec nos marges pour que nous puissions continuer à travailler de manière rentable», déplore Theo Zbinden, fromager à Oberbütschel (BE).
Autant de problèmes renforcés par le fait que l’Emmental n’est pas protégé en tant que marque. D’autres fromages peuvent prendre l’appellation, sans forcément avoir la qualité requise.
Innover pour survivre
L’organisation des producteurs de la région, «Emmentaler Suisse», tente de réguler le secteur par l’innovation.
« Aujourd’hui, on ne mange plus le matin, le midi ou le soir, mais selon nos envies. Donc, nous pensons surtout à innover, comme par exemple avec des tranches d’Emmental très fines ou des petits cubes pour agrémenter les apéritifs et les barbecues», explique Urs Schluechter, directeur de l’Emmental Suisse.
Mais, pour Theo Zbinden, il est déjà trop tard et une page se tourne. « J’ai envie de consacrer un peu de temps à ma famille, de rattraper les vacances des 13 dernières années. Et je pratique certainement un peu plus mes passe-temps.
La production se poursuit ici jusqu’à jeudi. Le magasin restera ouvert aux clients jusqu’à ce que le dernier fromage soit vendu.
>> Pour aller plus loin, écoutez le podcast Point J : Podcast – Nos fromages vont-ils disparaître ?
Sujet TV : reportage SRF avec Estelle Braconnier
Adaptation web : juma
