Un suspect toujours en fuite. L'homme qui a tué par balles un agent municipal à Grenoble, dimanche 8 septembre, a été identifié et est « activement recherché » ce mardi. Selon une Source proche de l'enquête, il est âgé de 25 ans.
“Quatre perquisitions ont eu lieu hier (dimanche) et aujourd'hui (lundi) dans les lieux où il est susceptible de résider. L'homme est connu de la justice pour diverses infractions”, dont “vols, violences et trafic de stupéfiants”, a annoncé lundi soir le parquet de Grenoble.
Lilian Dejean, un agent de nettoyage de 49 ans, était en service tôt dimanche matin sur le boulevard Jean-Pain, dans le centre-ville de Grenoble. Témoin d'un accident de la circulation, il a tenté d'empêcher l'agresseur de prendre la fuite. Ce dernier a alors sorti une arme et a tiré sur l'agent à deux reprises avant de prendre la fuite, abandonnant sa voiture accidentée. Touché de deux balles au thorax, Lilian Dejean est décédé peu après.
De nombreux hommages
La voiture accidentée du suspect, une puissante Audi RS3 immatriculée en Pologne, était un véhicule de location, selon le procureur.
La journée de lundi a été marquée par plusieurs hommages successifs à la victime, unanimement décrite comme « un homme de cœur », engagé au service des autres et de la communauté, syndicaliste de longue date, père et grand-père.
D'abord, plusieurs dizaines de ses collègues ont spontanément exercé leur droit de retrait et se sont rassemblés tôt lundi sur le parvis de la mairie, à quelques dizaines de mètres du lieu du drame. Ils ont accroché des photos et des messages au feutre, comme : « Tu nous manqueras » ou « Le service public est mort avec toi ».
« Il n'aimait pas l'injustice et cela lui a coûté la vie », ont déclaré deux employées de la ville présentes sur les lieux, Nadia et Farida.
« Une violence inouïe »
Le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, a également rendu hommage au quadragénaire, dénonçant la « violence inouïe qui a frappé notre collègue » lors d'une cérémonie sur les marches de l'Hôtel de Ville. « On ne supporte plus ces armes à feu partout », a-t-il déclaré, exprimant sa « tristesse » et sa « colère ».
« Chaque mort au travail est inacceptable, celle-là l'est encore moins », a déclaré à la foule son collègue de la CGT Maxime Grand, syndicat dont était adhérent Lilian Dejean.
Le syndicat avait auparavant déploré une « tragédie (qui) s’inscrit dans un climat de plus en plus néfaste pour les travailleurs de première ligne qui sont confrontés à la violence dans leur vie quotidienne ».
Grenoble a connu un été marqué par de nombreuses fusillades entre trafiquants de drogue. Au moins 17 épisodes de violences armées ont été recensés sur le territoire depuis le début de l'année et les autorités n'hésitent plus à parler de « guerre des gangs ».
Article original publié sur BFMTV.com
