Plein de fougue et de légèreté, Manu Koné a réussi ses premiers pas en Bleu en septembre, symbolisant la profondeur du réservoir de l'équipe française au milieu de terrain, mais il doit canaliser son énergie.
Prometteur. Le médaillé d'argent olympique devrait réintégrer l'équipe nationale, même s'il est certain de ne pas disputer le prochain match contre Israël, en octobre : il est suspendu pour deux avertissements reçus à chaque fois lors de ses premiers pas sur le terrain.
Après trois minutes de jeu face à la Belgique (2-0), il a écopé d'un carton jaune pour un tacle sur Amadou Onana au Groupama Stadium de Lyon. Il avait déjà reçu un carton deux minutes après son entrée en jeu à la place de Youssouf Fofana lors de la défaite contre l'Italie (3-1) au Parc des Princes.
Les deux fois, ses entrées ont été un peu laborieuses, Didier Deschamps a noté « une ou deux pertes de balle » en « début de match » face aux Belges, mais a souligné son « talent. C'est aussi pour ça que je l'ai convoqué ».
Mais le nouveau joueur de l'AS Roma a fait un grand match. Il a été le Bleu qui a touché le plus de ballons (80) contre les Diables Rouges, avec dix ballons récupérés et huit duels gagnés.
« Il a franchi un cap après un début un peu difficile, a déclaré Jules Koundé. Il a fait un très bon match, que ce soit dans la relance, la direction, des passes bien placées. »
– « J’ai parcouru un long chemin » –
Alors que le sélectionneur alignait un milieu de terrain inédit avec N'Golo Kanté et Matteo Guendouzi, le trio donnait le tempo, après vingt premières minutes laborieuses.
Koné « avait aussi besoin d'expérience autour de lui », a estimé Deschamps, soulignant que sa belle prestation « demande confirmation ».
Le natif de Colombes, en région parisienne, a déjà profité de ses deux premières sélections pour se mettre en évidence dans un secteur très concurrentiel, où quatre milieux manquaient à l'appel de l'Euro 2024 : Adrien Rabiot, sans club, et Eduardo Camavinga, Aurélien Tchouémeni et Warren Zaïre-Emery, blessés.
Apparaissant lui aussi à l'aise lors de la conférence de presse d'ouverture du rassemblement, sûr de sa force, Koné a expliqué qu'il tirait cette assurance de son « parcours atypique ».
« Je reviens de loin, j'ai eu une grave blessure au centre d'entraînement » à Toulouse, une terrible fracture du tibia à l'âge de 15 ans, se souvient-il.
« J'ai été en fauteuil roulant pendant très longtemps. Ce genre de choses m'a permis de me construire une mentalité d'acier, sans cela je ne serais peut-être pas là, j'en suis fier », a insisté Koné.
– « J’espérais être appelé » –
« L'équipe A, c'est un rêve que j'ai depuis que je suis petit, et à court terme j'espérais être appelé », a ajouté calmement le néo-Romain de 23 ans, n'ayant pas peur du poids sur les épaules d'un débutant.
« On n'a pas besoin de se mettre cette pression, on est là, il faut en profiter », a répondu Koné lorsqu'on l'a interrogé sur le fameux château du centre d'entraînement de Clairefontaine, réservé à l'équipe A.
« Je le voyais depuis longtemps, j'ai fait l'INF Clairefontaine, c'était un rêve d'atteindre cet objectif, je le voyais tous les jours quand j'allais à la cantine », explique le gamin qui a joué au Paris FC à 11 ans.
Un autre ancien joueur de l'INF, Marcus Thuram, qu'il a côtoyé à Mönchengladbach, « m'a mis en confiance, m'a montré un peu comment ça fonctionnait. Rapidement. Je ne peux pas tout lui demander, c'est à moi de découvrir les choses aussi », a raconté Koné, toujours aussi serein.
Il a aussi parlé franchement de ses qualités, « un milieu de terrain assez polyvalent » là pour « répondre aux questions d'un milieu de terrain : récupérer les ballons, nourrir mes attaquants, avec mon aisance technique ».
« Je sais qu’à mon poste il y a de la concurrence, c’est à moi de montrer mes qualités et de faire ce qu’il faut pour essayer de revenir. Je me dis qu’il n’y a pas de pression, si je suis là c’est que je le mérite, que je joue 5, 20, 45 minutes voire un match, avec humilité, ça va marcher », a promis le nouveau milieu bleu. Ça commence bien.
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