L'Union européenne a déclaré lundi que l'Occident disposait d'« informations crédibles » sur les livraisons de missiles balistiques iraniens à la Russie, Washington avertissant que cela représenterait une « escalade spectaculaire » et aurait des « conséquences importantes ».
« Si elle est confirmée, cette livraison représenterait une escalade matérielle significative dans le soutien de l'Iran à la guerre d'agression illégale de la Russie contre l'Ukraine », a déclaré Peter Stano, porte-parole du service diplomatique de l'UE.
« L’Union européenne réagira rapidement et en coordination avec ses partenaires internationaux, notamment en prenant de nouvelles mesures restrictives importantes contre l’Iran », a ajouté le porte-parole.
Les États-Unis sont ensuite allés plus loin que les Européens, menaçant l’Iran de « conséquences importantes ».
« Tout transfert de missiles balistiques iraniens vers la Russie représenterait une escalade dramatique du soutien de l'Iran à l'agression russe contre l'Ukraine », a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Vedant Patel.
« Nous avons clairement indiqué que nous étions prêts à imposer des conséquences importantes », a ajouté le porte-parole, sans préciser quelles mesures les États-Unis ou leurs alliés pourraient prendre contre l'Iran.
Les États-Unis et les alliés européens de l’Ukraine ont averti à plusieurs reprises l’Iran que les livraisons de missiles entraîneraient de graves conséquences, alors que Téhéran est déjà soumis à de nombreuses sanctions occidentales.
– « escalade substantielle » –
Pour l'Otan, «tout transfert de missiles balistiques et de technologies associées de l'Iran vers la Russie représenterait une escalade substantielle», a déclaré un porte-parole de l'Alliance atlantique.
Selon le Wall Street Journal, les États-Unis ont informé leurs alliés européens de la livraison de missiles iraniens à courte portée à la Russie, au moment où cette dernière intensifie ses attaques contre les villes et infrastructures ukrainiennes.
Le Kremlin n'a pas nié que l'Iran lui fournisse de tels missiles, soulignant que la Russie développait ses relations avec Téhéran comme elle l'entendait, notamment dans les domaines « les plus sensibles ».
« Ce genre d'information n'est pas toujours vraie », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans démentir les accusations.
« L’Iran est un partenaire important, nous développons nos relations économiques et commerciales, notre coopération, notre dialogue dans tous les domaines possibles, y compris les plus sensibles et nous continuerons à le faire », a-t-il ajouté.
– L’Iran dément –
Téhéran a pour sa part assuré qu'il ne livrait pas d'armes à Moscou.
« Nous rejetons catégoriquement les allégations selon lesquelles l'Iran aurait joué un rôle dans l'exportation d'armes à l'une des parties en conflit », a déclaré lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
La Russie, qui mène une guerre contre l'Ukraine depuis plus de deux ans et demi, bombardant ses villes et revendiquant l'annexion d'une grande partie de son territoire, a augmenté sa production militaire et s'approvisionnerait également auprès de son voisin nord-coréen.
L'Occident arme l'Ukraine mais lui interdit d'utiliser les missiles livrés pour frapper le territoire russe, ce que Kiev réclame depuis longtemps, puisque les lanceurs et les avions qui la bombardent sont généralement basés en Russie et non sur le territoire ukrainien.
– Nouvelle conquête russe –
Washington a souligné à la mi-août que l’Iran devait s’attendre à des conséquences importantes s’il décidait de fournir des missiles à la Russie.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a également évoqué de nouvelles sanctions dans le cas des livraisons de missiles à la Russie.
Les États-Unis et l’UE ont déjà imposé des sanctions aux fabricants de drones iraniens, dont les produits ont été fournis à la Russie.
L'Ukraine, confrontée à une offensive russe dans l'est du pays, est quotidiennement ciblée par des drones de type « Shahed », développés par l'Iran.
Les forces russes continuent notamment de gagner du terrain en direction du nœud ferroviaire et routier de Pokrovsk. Lundi, l'armée russe a affirmé avoir capturé un nouveau village dans cette zone, Memryk.
Kiev a lancé une offensive terrestre sur le territoire russe dans la région de Koursk, prenant le contrôle de plus de 1 000 kilomètres carrés, pour tenter de forcer Moscou à redéployer ses troupes combattant dans l'est de l'Ukraine, sans succès jusqu'à présent.
bur/ob/mad/lpt/ial/
