(AOF) – Si l’activité anglaise se redresse début 2024 (PIB en hausse de 0,1% en février après +0,3% en janvier), l’emploi recule de 156 000 entre novembre et février, soit la plus forte baisse depuis mi-2023. Cette baisse est probablement exagérée compte tenu de la forte volatilité de la mesure de l’emploi britannique à court terme, mais elle est corroborée par une baisse de l’emploi salarié signalée par les entreprises. En effet, l’emploi salarié a baissé sur les deux derniers mois pour la première fois depuis 2020 (-66 000 en mars après -18 000 en février) », explique La Banque Postale AM.
« Cela est cohérent avec la contraction de l’activité au second semestre 2023 car l’emploi est un indicateur retardé du cycle. C’est un frein aux perspectives de reprise de la consommation qui devrait cependant bénéficier de l’amélioration du revenu réel des ménages et du taux d’épargne déjà élevé», précise le gestionnaire d’actifs.
Cela dit, cette détérioration de l’emploi ne laisse pas présager pour l’instant un effondrement du marché du travail, surtout compte tenu de l’amélioration de la situation économique. Le nombre de postes vacants reste orienté à la baisse, mais se stabilise en mars après presque deux années de baisse ininterrompue (+6 000). Les demandes d’allocations chômage augmentent légèrement, de 10 000 en mars, ce qui reste un niveau limité.
« Ce ralentissement de l’emploi permet d’apaiser les tensions sur le marché du travail, qui reviennent enfin proches de leur niveau d’avant Covid. C’est positif pour la Banque d’Angleterre, car cela suggère que les tensions sur les prix et les salaires vont continuer à se normaliser », souligne La Banque Postale AM.
Le taux de chômage est passé de 4% à 4,2% en février, retrouvant son niveau de mi-2023. Il se situe donc légèrement au-dessus de son niveau juste avant le Covid.
