Une femme trans accuse le restaurant de restauration rapide qui l’employait de discrimination sexuelle

Elle dénonce des propos et des pressions, mais l’avocat du restaurant franchisé McDonald’s a réfuté toute discrimination ou harcèlement devant les prud’hommes d’Angers.

Publié le 15/04/2024 22:13

Temps de lecture : 2 minutes

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Le logo McDonald’s le 10 janvier 2024. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Son employeur a refusé d’utiliser son prénom féminin et lui a reproché de se maquiller trop. Une jeune femme trans qui travaillait dans un restaurant franchisé McDonald’s a demandé lundi 15 avril aux prud’hommes d’Angers de reconnaître qu’elle avait été victime de « discrimination de genre » et de harcèlement. Les prud’hommes doivent rendre leur jugement le 24 juin. Elle a également contacté l’inspection du travail et déposé une plainte pénale.

C’est en tant qu’homme, et sous le prénom masculin qui lui a été donné à la naissance, que Syntia a été embauchée en septembre 2022 par ce McDonald’s, situé à une quarantaine de kilomètres d’Angers. Elle était à l’époque en transition de genre mais toujours un homme à l’état civil, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Début janvier 2023, tard après un rendez-vous médical, elle décide de se rendre directement au travail avec des vêtements féminins, de faux seins et du maquillage, expliquant qu’elle ressentait un certain “gentillesse” de son entreprise et de ses collègues. Mais très vite, Syntia affirme avoir été la cible de commentaires et de pressions.

Fin janvier 2023, elle est convoquée à « un entretien de recadrage » au cours de laquelle elle a été interpellée par son prénom masculin et priée de ne plus se maquiller, a raconté à l’audience son avocate, Gwénola Vaubois. “On lui demande d’atténuer son maquillage, pas de l’enlever”en vertu d’un règlement intérieur qui prescrit “pour tout le monde” UN « maquillage léger et discret »a réagi l’avocat du restaurant, Pascal Landais.

Dans les jours qui ont suivi, les dirigeants de Syntia ont tout fait pour empêcher l’utilisation de son nouveau prénom féminin, l’interdisant par affichage dans le restaurant et rappelant à l’ordre par écrit deux collègues qui l’avaient adopté. Selon Gwénola Vaubois, l’employeur invoquera même une loi de 1794 qui n’aurait jamais été abrogée. Refusant de se démaquiller, Syntia ne sera plus autorisée à regagner son poste de travail.

Elle est en arrêt maladie depuis mars 2023 et a fait l’objet d’un avertissement de son employeur qui a depuis été levé. La jeune femme de 21 ans réclame la rupture de son contrat de travail, un total de 30 000 euros de dommages et intérêts ainsi que des indemnités pour huit mois d’arrêt de travail qui n’ont pas été pris en charge par la Sécurité sociale (un peu moins de 20 000 euros). “Il y a peut-être eu des réactions gênantes, mais pas de discrimination ni de harcèlement. a fait valoir Pascal Landais, rejetant toutes les demandes.

 
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