« Nous devons réfléchir à notre souveraineté sur les matières premières, les technologies et l’industrie »

« Nous devons réfléchir à notre souveraineté sur les matières premières, les technologies et l’industrie »
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Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, à La Défense. MIKAËL LAFONTAN

Xavier Piechaczyk, président du directoire de Réseau de transport d’électricité (RTE), explique pourquoi la France et l’Europe doivent favoriser le contenu local dans le développement de leur système électrique.

Le fait que des dizaines de milliards d’euros par an doivent être investis dans le système électrique est controversé. Qu’en penses-tu ?

Si l’on cumule l’ensemble des investissements en France pour l’ensemble du système électrique sur les trente prochaines années, on arrive à une estimation d’environ 1 000 milliards d’euros, sans prendre en compte les nouveaux usages électriques. Soit environ 35 milliards d’euros par an. À première vue, cela peut faire peur, mais cette somme reste relativement inférieure à la facture pétrolière et gazière de la France qui, en 2022, atteignait 116 milliards d’euros.

Il s’agit avant tout d’investissements et pas d’une seule dépense réalisée auprès des producteurs étrangers. Pointer les dépendances provoquées par le développement du réseau électrique est nécessaire, mais cela reste gérable si l’on mène les réformes nécessaires et sans oublier l’urgence de se débarrasser du pétrole et du gaz fossile.

Comment gérer l’acceptabilité sociale ?

Elle n’est en effet pas facile à obtenir, et les réseaux électriques n’y échapperont pas, d’autant que, d’ici 2050, le nombre de lignes augmentera d’environ 20 %. Nous ferons de notre mieux pour ne pas en construire trop sur des sites vierges, mais il faut s’attendre à ce que cela continue à se produire. Nous avons également lancé un concours d’architectes en vue de construire un nouveau pylône esthétiquement différent.

Dans la transition énergétique, vous alertez sur les dépendances de la France. Quels sont-ils ?

Nous devons réfléchir à notre souveraineté sur les matières premières, les technologies et l’industrie. Nous ne pouvons pas séparer les trois. Concernant les matières premières, il s’agit de la capacité de la France à s’approvisionner en minéraux qu’elle ne possède pas dans son sol. Il faut alors produire et maîtriser les technologies qui sont installées dans notre système énergétique sans dépendre d’un constructeur étranger.

Enfin, ces deux points de vigilance sont indissociables du fait d’avoir des usines sur notre sol pour produire nos disjoncteurs, nos transformateurs et nos câbles. Si tout est fabriqué hors d’Europe, nous ne faisons qu’entretenir un PIB autre que le nôtre, sachant que le robinet manufacturier peut aussi, à tout moment, être fermé.

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