Wang Wentao à Pékin, Chine, le 6 mars 2024. (AFP / WANG ZHAO)
Le ministre chinois du Commerce a rejeté comme « infondées » les craintes exprimées ces derniers jours par la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen quant à la surcapacité chinoise risquant d’affecter le marché mondial.
“Les accusations de ‘surcapacité’ de la part des Etats-Unis et de l’Europe sont infondées”, a déclaré dimanche le ministre Wang Wentao, en déplacement à Paris, selon l’agence d’Etat Xinhua.
En particulier, la croissance rapide des constructeurs chinois de véhicules électriques est due à l’innovation et aux chaînes d’approvisionnement, et non aux subventions de l’État chinois, a-t-il assuré.
Mais Pékin continuera à défendre les intérêts de ses entreprises nationales, a-t-il ajouté.
La « surcapacité » de production de la Chine est au cœur de l’action de Mme Yellen ces jours-ci au sein du géant asiatique.
Les Etats-Unis craignent que les subventions massives injectées par le gouvernement chinois dans les technologies, les énergies vertes, les véhicules électriques ou encore les batteries, n’entraînent un raz-de-marée de produits à bas prix à travers le monde qui mettrait en danger les concurrents étrangers dans ces secteurs.
Janet Yellen a été reçue dimanche par le Premier ministre chinois Li Qiang et tous deux ont affiché leur volonté de renforcer le dialogue, malgré les divergences entre les deux principales puissances économiques.
Pékin a jusqu’à présent écarté les inquiétudes concernant son fort soutien à ses industries.
Le mois dernier, les autorités chinoises ont qualifié de « protectionnisme » l’enquête lancée par l’Union européenne sur les subventions chinoises aux véhicules électriques.
Selon Xinhua News, Li Qiang a déclaré à son interlocuteur américain que Washington devrait aborder la question de la capacité de production du pays « objectivement » et « en gardant le marché à l’esprit ».
Le nouveau secteur énergétique chinois « apportera une contribution importante à la transition mondiale vers des émissions vertes et à faibles émissions de carbone », a-t-il déclaré.
Mme Yellen a pour sa part reconnu qu’« il s’agit d’un sujet complexe qui concerne toute leur stratégie macroéconomique et industrielle ».
“Cela ne va pas être résolu en un après-midi ou un mois”, a-t-elle déclaré aux journalistes à Guangzhou (sud), première étape de son voyage en Chine.
Mais les responsables chinois « ont entendu dire qu’il s’agissait d’un sujet important pour nous » et crucial dans les relations bilatérales et celles de la Chine avec d’autres pays, a-t-elle noté.
