Des rendements performants promis
La plateforme promettait des rendements allant jusqu’à 20 % par mois, attirant les investisseurs désireux de placer leur argent dans des crypto-monnaies, notamment le bitcoin, l’ethereum et le tether. Pour ce faire, les fondateurs ont mené une campagne de séduction active à travers l’Europe, comprenant des publicités en ligne et des présentations lors de conférences d’investisseurs en cryptomonnaies. Lors d’une de ces présentations, organisée en avril 2022 à Bruxelles à laquelle ont participé les médias flamands, Adrian Castellani a salué la performance de la plateforme devant un public captif. “Nous pouvons aider ceux qui souhaitent gagner encore plus d’argent. Nous avons déjà gagné 20 millions de dollars pour nos clients. Idéal pour un appartement à Dubaï »aurait-il déclaré.
Cela n’a toutefois pas suffi à convaincre les autorités luxembourgeoises qui, après avoir ouvert une enquête sur les activités de Crypto4winners, ont arrêté les deux protagonistes à la mi-mars, révélant une possible fraude pyramidale, selon l’avocat des victimes, Me Florian Ernotte. , qui gère le dossier de 130 victimes potentielles, dont une vingtaine de Belges. “Je suis contacté quotidiennement par une dizaine de personnes.
Les procureurs ont confirmé que les suspects étaient en détention pour fraude et blanchiment d’argent et ont appelé les victimes à se manifester. Suite à ces arrestations, les comptes en ligne associés à Crypto4winners et Adrian Castellani ont été désactivés, signalant des problèmes au sein de la plateforme. “La bonne nouvelle, c’est que nous avons déjà identifié des transactions d’une valeur de 200 millions d’euros sur Ethereum et Bitcoin. Cela ne veut pas dire qu’il y en a 200 millions bloqués, mais il y a évidemment un volume de transactions important et nous avons encore des analyses à faire”précise Florian Ernotte à L’éco gratuit.
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Préparer le terrain
Peu de temps avant les arrestations, Crypto4winners a annoncé sur Telegram qu’elle enquêtait sur des « irrégularités techniques » et une « possible fraude d’employés », alimentant l’inquiétude des investisseurs. Les révélations sur le passé de Luc Schiltz, déjà reconnu coupable de fraude en 2017, et ses liens avec des sociétés enregistrées en Suède mais dont les investissements en cryptomonnaies étaient acheminés vers Dubaï, ont aggravé la situation. Les victimes, principalement en Belgique, ont commencé à signaler leur incapacité à récupérer leurs investissements, les pertes individuelles atteignant des centaines de milliers d’euros.
L’ampleur de cette affaire a poussé Florian Ernotte à recueillir des témoignages pour une action collective, et l’Autorité belge de régulation des marchés financiers (FSMA) en a été informée, recevant déjà des plaintes. “J’ai avec moi des gens qui sont désespérés, parce qu’ils ont été prudents au début et qu’ils sont ensuite progressivement passés entre les mailles du filet. Mon message serait donc que si tous les blessés se rassemblent, la force de frappe sera encore plus forte. »conclut l’avocat.
