Le constructeur automobile américain Tesla a livré moins de véhicules au premier trimestre qu’à la même période de l’année précédente, et dans des quantités inférieures aux attentes du marché, ce qui a fait chuter son titre à la Bourse de New York.
Le spécialiste du véhicule électrique a livré 386.810 véhicules au total, contre les 457.000 attendus par le consensus des analystes. Sa production est également tombée à 433.371 (-8,5%).
“La baisse des volumes est en partie due aux premières phases de production de la nouvelle version du Model 3 dans notre usine de Fremont”, en Californie, explique le groupe dans un communiqué.
Selon lui, cela vient aussi de problèmes d’approvisionnement liés au conflit en mer Rouge, avec des attaques de missiles des Houthis sur des navires, et des sabotages dans son usine en Allemagne.
Un petit groupe d’extrême gauche a revendiqué l’incendie d’un pylône électrique en mars qui a provoqué la fermeture pendant plusieurs jours de cette usine située près de Berlin, seul site de production de Tesla en Europe.
Vers 15h15 GMT, l’action Tesla perdait 5,92 à la Bourse de New York.
Mais le groupe ne mentionne pas la Chine, où il fait néanmoins face à une forte concurrence des constructeurs locaux, notamment BYD qui a arraché le titre de premier vendeur mondial de véhicules électriques au quatrième trimestre 2023.
« Premier trimestre désastreux », titrait la note des analystes de Wedbush, après cette annonce de Tesla qui a « choqué négativement » le marché.
« Moment marquant »
“Soyons honnêtes : même si nous prévoyons un mauvais trimestre, il s’agit d’un désastre absolu au premier trimestre, difficile à expliquer”, disent-ils.
“Nous considérons qu’il s’agit d’un moment phare de l’histoire de Tesla”, où son patron Elon Musk doit œuvrer pour “inverser” cette contre-performance sinon “des jours plus sombres pourraient se présenter et affecter Tesla à long terme”, préviennent-ils.
Tesla précise avoir vendu 369 783 unités Model 3 et Model Y au premier trimestre et 17 027 unités de ses autres modèles.
En 2023, le groupe a mis en œuvre des baisses de prix aux Etats-Unis pour, a notamment expliqué Elon Musk, rendre ses véhicules plus abordables dans un contexte de forte inflation et de hausse des taux d’intérêt.
Mais Tesla a indiqué mi-mars sur son site internet qu’il faudrait débourser mille dollars de plus à partir du 1er avril pour l’achat d’un Model Y.
Le constructeur n’a toutefois donné aucune indication mardi sur le dernier né de son catalogue, le pick-up futuriste Cybertruck, dont les premiers exemplaires ont été livrés à leurs propriétaires en novembre après une attente prolongée. Le prix de base est de 57 390 $.
De son côté, la start-up Rivian a annoncé une production de 13 980 véhicules dans son usine de Normal, dans l’Illinois, et la livraison de 13 588 véhicules sur les trois premiers mois de l’année.
Elle a vu ses livraisons baisser de 10% à 13.972 véhicules au quatrième trimestre, par rapport au trimestre précédent.
En mars, elle a présenté deux nouveaux véhicules électriques, appelés R2 et R3, le premier – un SUV – est annoncé pour 2026 à un prix nettement inférieur au modèle R1 actuellement disponible.
Rivian a confirmé lundi sa prévision de production de 57.000 véhicules en 2024, après 57.232 l’année précédente. Le constructeur a livré 50.122 véhicules en 2023, mais n’a pas fourni de prévision pour 2024.
