Annabelle Gosselin et sa mère Chantal Chrétien s’installent progressivement dans leur nouvelle maison multigénérationnelle à Drummondville. Cette solution pour faire face à la crise du logement et à la hausse des prix de l’immobilier leur permet également de réaliser des économies.
Annabelle Gosselin et sa mère Chantal Chrétien s’installent progressivement dans leur nouvelle maison multigénérationnelle à Drummondville. Cette solution pour faire face à la crise du logement et à la hausse des prix de l’immobilier leur permet également de réaliser des économies.
« Ma mère, cela représente environ 685 $ par mois, contre un appartement qu’elle envisageait qui coûtait 1 300 $, mais rien d’inclus. En plus, l’argent nous revient un peu, on n’est pas obligé de le donner à quelqu’un [propriétaire]», appuie Annabelle Gosselin.
En juin dernier, Chantal, qui habitait Granby, a vécu deux événements majeurs : la retraite et une séparation. Elle voulait donc revenir vivre près de sa fille à Drummondville, mais la crise du logement a fait exploser les prix des loyers.
Le duo mère-fille explore de nombreuses options, mais se laisse vite décourager par les prix et les propriétés disponibles sur le marché, qui ne leur conviennent pas. Transformer la maison d’Annabelle et de son conjoint en une maison multigénérationnelle s’est donc imposée comme la meilleure solution.
En plus des économies sur le loyer, plusieurs autres factures coûteront désormais moins cher, comme le câble, Internet, le déneigement et même Netflix.
« Nous séparons tout cela en trois et cela réduira certainement les coûts. Après, il y aura des taxes municipales et ce sera moins cher parce qu’on paiera juste au prorata de la nouvelle portion», dit Annabelle.
Dépassement de coûts
La partie la plus difficile des rénovations consiste à établir et à suivre un budget, disent-ils. Malgré le fait que Chantal a dû débourser 25 000 $ de plus que prévu et qu’ils n’ont pas encore terminé les travaux, leur projet demeure l’option la plus économique que le duo mère-fille ait trouvé.
« Le coût de la main d’œuvre, des matériaux : il a beaucoup augmenté. Heureusement mon gendre Alexandre travaille dans le bâtiment. Il peut le faire pendant son temps libre », souligne Chantal.
Le bonheur d’être ensemble
Annabelle estime que le projet lui a permis de renforcer encore davantage les liens avec sa mère. Les deux femmes pourront davantage se soutenir au quotidien, la distance ne représentant plus un enjeu.
« Si on a un bébé, alors à un moment donné je dois retourner au travail et il n’y a pas de garderie, ma mère est encore très proche », illustre Annabelle.
Une tendance à la hausse
Les maisons multigénérationnelles sont très en demande au Québec, pour plusieurs raisons, indique Younes El-Moustir, courtier immobilier chez RE/MAX.
« D’une part, cela aide les propriétaires à se lancer dans la location et cela permet de compenser les taux hypothécaires plus élevés. Il existe de nombreux cas de familles pour lesquelles la mère, voire le fils, souhaite disposer d’un logement indépendant, mais [dans une propriété] qui reste familial», affirme Younès El-Moustir.
L’offre pour ce type de logement est cependant très limitée sur le marché, et cette rareté fait augmenter les prix de ce type de bien. C’est pourquoi de nombreuses familles se tournent vers la conversion de maisons unifamiliales en maisons multigénérationnelles, explique le courtier immobilier.
Depuis le 1er janvier 2023, le gouvernement fédéral offre un crédit d’impôt pour la rénovation d’une maison multigénérationnelle lorsque le logement construit sert à héberger une personne âgée ou une personne handicapée. Il est donc possible de déduire 15 % des dépenses admissibles jusqu’à 50 000 $, ce qui représente un crédit d’impôt maximum de 7 500 $.
