Le Swatch Group a récemment décidé de fermer tous ses espaces de coworking en Suisse romande qui permettaient le travail à distance. La décision consterne les salariés concernés. Du côté de la direction, on craint que cette mesure ne fasse fuir des employés précieux.
Depuis l’année dernière, les collaborateurs marketing ou informatiques du Swatch Group peuvent travailler près de chez eux en coworking plutôt que de se rendre à Bienne, Saint-Imier ou Le Locle. La multinationale horlogère a toutefois fait marche arrière il y a quelques jours.
Cette décision est très mal accueillie en interne, comme le témoigne à la RTS un salarié qui souhaite garder l’anonymat par peur de perdre son emploi : « Autour de moi, les gens sont révoltés, ils se sentent incompris. Mon idée de faire une bonne partie de ma carrière dans le groupe est remise en question.
Contacté, le Swatch Group a accepté par écrit de fermer ses espaces de coworking. « Après une période de test expérimental du concept sur différents sites, nous avons décidé de ne pas poursuivre l’expérimentation. Il s’avère que ce type de travail à distance n’est pas propice au travail en équipe. ).”
Craintes des dirigeants
Le Swatch Group, qui emploie 16’000 personnes en Suisse, ajoute que si ses salariés estiment “qu’il est trop compliqué de devoir se déplacer quelques minutes pour aller travailler, ils sont libres de faire leur choix”.
Plusieurs dirigeants de la multinationale, dévastés par cette décision, craignent que des salariés décident de quitter l’entreprise. Par écrit pour éviter d’être reconnu, un responsable dit craindre pour les filiales du groupe.
“[La décision] risque de provoquer le départ de certains de leurs salariés qui trouveront la possibilité de coworking ou de télétravail chez un autre employeur. Dans l’état actuel du marché du travail, il est très difficile de recruter des profils habitués à bénéficier de ces avantages et qui les réclament systématiquement à l’embauche.
Pénurie de main d’œuvre
L’Union patronale suisse partage cette analyse, alors que les entreprises sont confrontées à une pénurie de main d’œuvre historique. «On voit que les employeurs sont dans une situation où absolument tout doit être fait pour fidéliser, pour attirer les talents», explique Marco Taddei, directeur romand de l’Union patronale suisse, dans le journal de 19h30.
« Et l’un des leviers sur lesquels nous pouvons agir est de proposer effectivement du télétravail aux candidats à un emploi. Cette proposition est généralement très appréciée, du moins en Suisse, selon des sondages.»
La plupart des groupes horlogers concurrents du Swatch Group proposent également du travail à distance à leurs salariés.
Gabriel de Weck/asch
