Rencontre avec Enya Baroux et son casting pour “On ira”

Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’être au festival de l’Alpe d’Huez avec un film de comédie qui n’est pas qu’une comédie ?

Enya Baroux : C’est une fierté, car être sélectionné dans un festival d’humour sur ce sujet était un défi. Je suis arrivé à l’Alpe d’Huez il y a six ans avec un court métrage. Revenir ici avec un long, j’en suis très fier. Encore plus avec Hélène Vincent et Juliette Gasquet (Fiasco), mes deux actrices – qui ne sont pas les miennes, mais qui sont les miennes pendant toute la durée de ce film.

Juliette Gasquet: Oui, cela commence par le casting, par le scénario. J’ai beaucoup aimé, j’y suis allé et je me suis bien amusé ! [Rires]

Hélène Vincent: J’ai reçu le scénario chez moi et je l’ai lu avec grand plaisir, petit à petit, pour voir comment il évoluait. J’ai ri et pleuré en le lisant. Je me suis dit : “Je veux jouer à celui-ci.” J’ai immédiatement dit oui à Enya. Je pense que j’ai lu le scénario, puis je l’ai appelée et j’ai accepté. Après, nous nous sommes vus et nous nous sommes reconnus.

Le projet a duré plus de sept ans. Quelles étapes traverse-t-on durant toutes ces années en essayant de réaliser un premier long métrage ?

EB : On passe par beaucoup de gens qui vous disent non, principalement ! A travers plusieurs étapes d’écriture, à travers deux années de Covid aussi. Par beaucoup de gens qui vous disent qu’une comédie sur la fin de la vie n’est pas possible, que les gens ne veulent pas rire sur ce sujet. On traverse des moments où il faut convaincre, où il faut être patient. Cela m’a appris la patience, la détermination. On traverse aussi des moments où on vous dit souvent que sur un film, il suffit qu’une seule personne vous dise oui pour que ça prenne, que ça arrive. Et puis, à un moment donné, quelqu’un vous dit oui. Pour moi, c’était mon distributeur de Zinc. et Canal+. Quand ces deux partenaires financiers ont dit oui, c’était parti. Nous avons réalisé ce film avec un petit budget, nous l’avons tourné rapidement, mais nous n’avons pas abandonné. L’adversité vous permet de créer des choses. Surtout, on revient à l’essentiel, qui est de faire le film avec sincérité, avec le cœur. Quand on n’a pas vraiment les moyens, c’est ce qui reste.

Après tout ce temps, le film ressemble-t-il au scénario original ou a-t-il beaucoup évolué et changé ?

EB : Non, il a beaucoup changé, mais pour le mieux je pense. Il a évolué et grandi avec moi, en maturité. Je sais que je n’avais pas le même scénario au départ. Je pense que j’ai commencé à l’écrire à 26 ans et à le filmer à 31 ans. Je ne suis plus la même personne qu’il y a sept ans. Il a grandi en maturité, en perspective aussi, puis en finesse sur ce qu’on voulait faire en termes de blagues.

HT : Ce qui a été affirmé, c’est la famille, les quatre.

EB : Oui c’est vrai ! Marie était bien plus le personnage principal dans les premières versions.

HT : Marie et les autres. Puis, c’est devenu la famille, la bande de quatre.

On ressent l’esprit du road trip, du début à la fin avec les codes du genre. Est-ce une liberté ou une difficulté de s’attaquer à ce genre ?

EB : C’est un problème avec le budget dont nous disposions. C’est-à-dire qu’il faut montrer une diversité de paysages et faire croire à un voyage alors que finalement on est limité par les moyens et le temps. C’est une difficulté et, en même temps, c’était pour moi une nécessité de raconter l’histoire de ces personnages qui voyagent, parce qu’ils vivent un voyage intérieur. Ils vont vivre une évolution folle et j’avais besoin de déménager et de m’éloigner de la résidence principale de Marie. Qu’elle laisse quelque chose, qu’elle dit au revoir aux choses et qu’elle vit ses derniers instants dans des paysages.

HT : En même temps, dans ce camping-car, l’exiguïté des lieux intensifie les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Parce qu’il y a tout le temps des frictions. Il n’y a pas d’espace, cela densifie ce qu’ils vivent ensemble.

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EB : Nous voulions vraiment le Rapide ou un personnage. LE Rapide est dans son état d’origine, c’était le camping-car de Marie et Papy Jean. C’est un peu le fantôme de Papy Jean qui les accompagne dans ce voyage. Nous avons trouvé que c’était cool d’avoir un personnage un peu fantomatique comme celui-là.

JG : Je pense que c’est arrivé naturellement.

HT : Oui, on est porté par les séquences et par ce qu’on a à jouer. C’est notre travail, c’est de faire croire en tout aux gens. Tout devient évident à partir du moment où on est accompagné par un scénario et une équipe, c’est simple. Il y a une collaboration qui s’est faite entre nous quatre, avec Enya Baroux bien sûr, mais aussi avec toute l’équipe technique.

La bande-annonce deC’est ira.

EB : Nous voulions que ce soit une musique que Marie aurait aimé, qu’elle aurait pu écouter. Voyage Voyagec’était vraiment un choix. Nous avons voulu rendre hommage à une musique que l’on trouve tous un peu kitsch et peut-être un peu harcelante, parfois un peu agaçante, et la sublimer. Une chanson que l’on connaît tous, mais à laquelle on ne pense pas particulièrement. Et Voyage Voyagenous la connaissons tous vraiment.

HT : Mais une fois qu’on a chanté le « Voyage Voyage »derrière, on ne connaît pas les mots !

EB : Oui justement, c’est une musique qui reste dans la tête car elle est très connue et pourtant, on ne sait pas forcément qui la chante et on ne connaît pas les paroles. Il y a d’autres musiques dans le film qui existent dans Sale dansedont j’étais absolument fan. C’est une chanson qu’on a demandé au montage en se disant “Cela va nous aider à lancer cette séquence de bowling», sans forcément le prendre. Nous avons montré le film à la production, au distributeur et même nous étions attachés à cette musique en nous disant qu’elle avait un côté un peu années 70, 60, surannée.

Je n’étais pas partant pour avoir une chanson qui existait déjà dans un autre film, mais elle me convenait effectivement. Cela a mis en valeur ce moment juste en famille. Celle du tout début est également une chanson de Dario Moreno. On s’est dit : “C’est la bande originale de Marie”. Nous avons voulu rechercher des choses que nous avons un peu oubliées et qui mettent aussi en valeur la comédie. Tout le reste est composé par un artiste appelé Dom La Nena, qui est incroyable, qui joue du violoncelle et qui a composé toute la bande originale du film. Je suis absolument fan.

 
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