l’essentiel
Le rappeur toulousain sera sur scène au Métronum vendredi prochain pour présenter son premier album, “Petit Prince”. Il raconte son voyage à La Dépêche.
“J’ai peur de faire des choix, j’ai peur d’être moi-même.” Ce sont les premiers mots de l’album du rappeur toulousain LMA, sorti en septembre dernier. A tout juste 27 ans, l’artiste né à Montpellier signe son premier projet intitulé « Petit Prince ». «Je parle de choses qui m’arrivent entre 8 et 18 ans», explique-t-il. “C’est l’âge des premières fois.” L’idée : remettre en question ses défauts d’adulte, mais avec des yeux d’enfant.
Sous des titres de chansons très joyeux, comme « Heureux » ou « Comptine », se cachent des thèmes bien plus sombres. LMA parle de la mort de son père, des violences conjugales, de la toxicomanie. « L’idée était de dire des choses dures, mais avec douceur », explique l’artiste. « Parler innocemment de choses trash permet d’éviter un ton moralisateur. »
S’ouvrir sur la santé mentale
« Pour devenir un homme il faut d’abord guérir de son enfance », lance LMA dans le titre « Battements ». En tentant de soigner son enfant intérieur dans ses chansons, le rappeur toulousain se place dans la lignée des artistes qui parlent ouvertement de santé mentale, comme Stromae ou Gringe. D’ailleurs, après une rencontre avec ce dernier lors d’un spectacle, LMA a réalisé plusieurs de ses premières parties.
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« Je ne suis pas fan des expressions comme « la nuit apporte des conseils ». Parfois, quand on est en difficulté, il faut parler, exorciser. Si certaines personnes ne peuvent se confier à personne, je me dis qu’entendre ces mots peut faire du bien, même si je ne remplace pas une thérapie et en tant qu’homme, c’est parfois encore plus compliqué, car on est tenu d’être indestructible.
« On dit qu’il ne faut pas pleurer quand on est un vrai homme. Je dis que nous sommes des gars gentils avec un cœur immense. Le silence et la peur nous gangrènent”, rappe-t-il dans “Soon”. Il n’hésite pas à bousculer les codes de la masculinité, notamment lorsqu’il apparaît maquillé et porte des boucles d’oreilles dans le clip de « Comptine ».
Commencer la musique en écrivant
Maël, son vrai prénom, a commencé la musique en écrivant des textes dans ses cahiers. « J’ai commencé quand j’étais adolescent, pendant mes cours de français », se souvient-il. “Je parlais de ma vie.” A l’époque, une tendance se développait sur la plateforme YouTube : les vidéos de rap freestyle. Cela l’inspire, au même titre que les performances de Mac Miller ou d’Oxmo Puccino.
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A 15 ans, il monte un groupe avec des amis et donne ses premiers concerts. «Nous faisions du rap acoustique», dit-il. L’année suivante, il remporte même le prix d’écriture Claude Nougaro. « À l’époque, je ne connaissais pas l’artiste », avoue-t-il en souriant. Et pour cause : LMA n’a mis les pieds dans la Ville Rose que quelques années plus tard.
Après une période loin de la musique, confrontée à des addictions, Maël s’installe à Toulouse en 2020. C’est là qu’il commence à prendre la musique au sérieux. Car cette voie n’a pas toujours été évidente. Dans son titre « 24 ans », il avoue : « Je doutais d’être artiste. »
Le stade Métronum
“En tant qu’auditeur, j’étais passionné par la musique, mais je pensais que pour en vivre, il fallait être une superstar.” Les rencontres avec des gens de terrain vont lui donner ses repères, et faire de lui un artiste presque « par la force des choses ». Dans la Ville Rose, il rencontre les beatmakers et compositeurs Cydot et Nitram, qui l’accompagnent aujourd’hui en studio.
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Mais ils seront également avec lui sur scène au Metronum le vendredi 24 janvier. Un lieu qu’il qualifie de « the place to be ». Une date qui sonne donc comme une grande étape, et lui donne l’occasion de se rapprocher un peu plus de son public toulousain. « Je suis stressé, super heureux et fier à la fois. J’ai fait une soixantaine de concerts, mais trop rarement à Toulouse, j’ai hâte de jouer chez moi », conclut-il.