Deux jours après cet événement, que pensent les habitants de la ville de Betchard de la situation ? “Sécurité… il ne reste plus rien, c’est fini à Tubize», déclare immédiatement Pedro dans l’un des cafés du centre-ville. Un client annonce aussitôt : «C’est la raison pour laquelle j’ai quitté Tubize« .
mouetteLorsque vous êtes garé et dépassez la file de 20 cm, les policiers sont là pour prendre les photos et repartir. Alors que quand on appelle à 13h pour une vitre cassée, ils font leur travail mais n’arrivent qu’à 14h
Ici, tout le monde a une histoire d’agression. Voire même plusieurs. Et chacun connaît les différents lieux de deal et les endroits à ne pas fréquenter au risque de se faire agresser, comme dans le passage de la gare. La question anime aussi le reste du café. “A certaines heures, on n’ose plus emprunter certaines rues», annonce Olivier. “La police ne sait plus rien faire», poursuit Yves, qui plaisante sur la situation : «Je suis un entrepreneur de pompes funèbres. Donc plus de morts signifie plus de travail“Les discussions reviennent également sur le travail de la police.”Lorsque vous êtes garé et que vous dépassez la file de 20 cm, ils sont là pour prendre les photos et repartir», sort-il de plusieurs bouches. “Alors que quand on appelle à 13h pour une vitre cassée, ils font leur travail mais n’arrivent qu’à 14h“, dit Pedro.
La conversation tourne également autour de la vente de stupéfiants. “Tu vas sur la Grand’Place le week-end le soir et tu tombes sur les ‘marchands de farine’ et tu n’oses pas passer», entend-on. Un autre Olivier se veut plus optimiste sur la situation future, maintenant que la majorité municipale a changé. “Cela va changer mais eux (les délinquants) vont réagir. Certaines personnes vont foutre le bordel pour gagner. Cela va changer mais il faudra au moins un an pour voir la différence« . Concernant la réaction des policiers, il constate également une forme de «deux poids, deux mesures» selon qui est contrôlé. Il y voit, comme les autres, une certaine peur de la police face à certains problèmes.
Librairie braquée « à plusieurs reprises »
Pour conclure, Laurent aborde le cas de certaines entreprises. “Il y avait une librairie juste au coin de la gare. Il a été cambriolé à plusieurs reprises et a depuis fermé. Mais on voit encore les barreaux installés dans la fenêtre« .
Dans les magasins, quel est le climat ? Dans l’un d’eux, on nous raconte qu’il a été volé une fois et volé une seconde fois. Au point que la vendeuse a été kidnappée par le braqueur. “Mais il a depuis été arrêté et est en prison. La police a fait son travail et maintenant nous avons sécurisé notre entrée« . En effet, la porte est verrouillée et ne peut être ouverte que de l’intérieur, alors que la signalisation n’autorise l’entrée que sous certaines conditions.
“Je ne veux pas que la peur change de camp“
Le maire revient sur l’affaire du guet-apens dans le quartier Saint-Jean. “Depuis 48 heures, ma position s’est radicalisée. Sur la sécurité, ce sera une tolérance 0», insiste-t-il, non sans une pointe de colère après cette nuit mouvementée. Il est surpris de savoir que cette situation est connue sous le nom de «une coutume“, qui dure depuis 10 ans, sans que rien ne soit fait.”D’où la volonté de renforcer les campagnes contre la drogue et la violence, qui vont souvent de pair. Alors, la discussion est terminée ! Nous allons vers la répression car pour les habitants de Tubiz, nous craignons cette insécurité« . La priorité est désormais donnée à ces points, en plus de placer un maximum de caméras de surveillance dans les espaces publics.
mouetteAu cours des dernières 48 heures, ma position s’est radicalisée. Fin du débat ! Nous allons vers la répression parce que pour les habitants de Tubiz, nous craignons cette insécurité.
Samuel D’Orazio reconnaît également l’impact des différents groupes »qui empêchent le développement de notre communauté», tout en ajoutant : «Je ne veux pas que la peur change de camp», laissant entendre que ce sont les délinquants qui doivent craindre la police et non l’inverse. Pour cela, il annonce qu’il fera de la sécurité la priorité numéro un »,parce que tout découle de là« .