Un rêve devenu réalité en octobre dernier, après 27 ans de travail dans l’industrie automobile.
« J’ai grandi avec les couloirs. Mon père était boulanger à Villaret, ma grand-mère cuisinait chez Entr’Aide à Richelieu, et ils venaient faire leurs courses ici. J’ai toujours été immergé dans cette atmosphère”se souvient Vincent Fanutza, le nouveau gérant depuis octobre du Labo de Jules, anciennement Labo de la blonde, situé à l’entrée des halles de Nîmes, rue Guizot. D’aussi loin qu’il se souvienne, travailler dans les couloirs était pour lui un grand rêve. Mais avant que cela se concrétise, il lui aura fallu beaucoup de patience.
Sans goût ni odeur depuis dix ans
D’abord parce que, suite à un accident, Vincent Fanutza a dû se faire opérer de l’œsophage et du ventre. Une opération d’envergure qui lui a fait perdre le goût et l’odorat pendant près de dix ans. « Tout ce que je mangeais avait le même goût, c’est-à-dire aucun. Et puis un beau jour, tout est revenu.il explique. Grand amateur de gastronomie, les premiers plats qu’il souhaite (re)découvrir sont ceux de sa grand-mère. « Le goût, l’odorat, toutes les sensations ont été multipliées par dix », il se souvient. Une victoire sur la vie, qui en entraînera une autre, quelques années plus tard, à l’aube de ses 45 ans.
Un changement radical à 45 ans
« À ce moment-là, après près de 27 ans dans l’automobile comme chef d’atelier chez un concessionnaire, je me suis demandé ce que je devais faire. Parce que je n’aimais plus mon travail. Et je suis quelqu’un qui travaille émotionnellement »il explique. Après avoir pesé le pour et le contre, il a décidé de quitter son entreprise et d’essayer autre chose. Et c’est là que Vincent Fanutza touchera son rêve. Et ce, grâce à son épouse. “Comme quand j’étais petite, aujourd’hui j’amène mon fils (Jules, d’où le nom de l’entreprise, NDLR) dans les halles pour déguster les produits. Et à chaque fois que j’y vais, j’ai tendance à m’éterniser. Et un jour, ma femme m’a dit : « Puisque tu les aimes tellement, pourquoi ne restes-tu pas là ? Trouvez un emploi là-bas ! Et puis je me suis dit pourquoi pas !se souvient le jeune papa.
“Depuis que j’ai commencé, je n’ai pas l’impression de travailler”
Une aventure qui se concrétisera grâce à sa rencontre avec Natacha, du Labo de la blonde. « En avril dernier, lors de la Feria, j’ai entendu dire qu’elle souhaitait vendre. J’ai été le premier à me positionner et nous nous sommes mis d’accord sur la passation de relais. Nous avons travaillé ensemble jusqu’en septembre. Après quoi, j’ai repris le stand.il se réjouit. Le principe ? Cela reste essentiellement le même. “J’ai juste peaufiné un peu les produits que je vends”précise-t-il. Mais seulement de la qualité ! Des épices du monde entier, qui parfument l’étal à chaque commande. Quant aux clients, ils ont déjà adopté le nouveau venu des halles, réputé pour “son nez parfait”. « C’est un bonheur de travailler ici, l’interaction avec les clients, leur sourire. C’est très agréable, à tel point que depuis que j’ai commencé, je n’ai pas l’impression de travailler »» déclare le quadragénaire, tout sourire.
Et concernant l’avenir de son stand avec les futurs travaux des halles prévus pour 2028, Vincent Fanutza ne se dit pas inquiet. « Si d’ici là, j’ai réussi à me faire connaître, pourquoi ne pas ouvrir un restaurant axé sur la cuisine du monde, où je pourrais mettre en avant mes produits et mes épices »il projette. Quant au lieu, sans surprise, il se trouvera non loin des halles, là où tout a commencé.