Les références à Angoulême dans les BD de la rentrée

D’abord dans le brillant tome 2 du « Journal troublé Istanbul » d’Ersin Karabulut, à paraître le 3 janvier chez Dargaud. Dessinateur de presse en Turquie, l’auteur retrace les années 2007 à 2017. Avec cinq amis dessinateurs, c’est l’époque où il crée un journal, « Uykusuz », au succès fulgurant. Mais face aux caricatures publiées chaque semaine, les critiques et les menaces se font plus dures.

2011, la petite bande fait des économies pour venir à Angoulême. Un Spirou au fond de la bulle, une foule de monde… « Le Festival d’Angoulême nous a complètement bluffés », écrit l’auteur. Nous étions bien sûr populaires en Turquie. Pourtant, notre travail n’était pas considéré comme de l’art. » Dans l’encadré juste en dessous, on retrouve les créateurs à la terrasse du Chat Noir, place des Halles. « Comme nous ne parlions pas français et à peine anglais, nous avons juste siroté du cognac. » Le rêve, à leur retour : travailler en France, en toute tranquillité. C’était avant le 7 janvier 2015 et l’attentat contre Charlie Hebdo.

Autre mention à Angoulême, plus éphémère, dans le premier tome de « Inlandsis Inlandsis », une bande dessinée d’anticipation de Benjamin Adam, qui paraîtra le 17 janvier, également chez Dargaud. Nous sommes en 2046, la fonte des glaces s’accélère et la France est dirigée par un parti unique, religieux, complotiste et liberticide (les enfants vont dans les écoles Vincent-Bolloré). Un auteur ressort une ancienne accréditation pour le 66^e FIBD (Festival International de la Bande Dessinée) à Angoulême-Bordeaux. Imaginons donc que notre festival ne sera plus entièrement le nôtre en 2039.