Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a publié, dimanche 5 janvier, “des doutes” sur la volonté d’Alger de respecter la feuille de route des relations bilatérales franco-algériennes. En août 2022, Emmanuel Macron, en visite dans la capitale algérienne, a signé une déclaration commune avec le président Abdelmadjid Tebboune, acceptant d’assouplir la position française sur les visas dans le cadre d’une immigration choisie, tandis que l’Algérie s’engageait à lutter davantage contre l’immigration clandestine.
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« Nous avons en 2022 (…) rédigé une feuille de route (…)nous voulons [qu’elle] peut être suivi »a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d’un entretien pour RTL, M6, Le Figaro et Sénat public. « Mais on observe des postures, des décisions de la part des autorités algériennes qui permettent de douter de l’intention des Algériens de s’en tenir à cette feuille de route. Parce que pour tenir la feuille de route, il faut être deux »il a ajouté.
M. Barrot s’est également déclaré « comme le président de la République, très préoccupé par le rejet de la demande de libération adressée par Boualem Sansal et ses avocats ». Détracteur du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 80 ans, né d’un père d’origine marocaine et d’une mère algérienne, est incarcéré depuis mi-novembre à Alger pour atteinte à la sûreté de l’État et est en unité de soins depuis mi-décembre.
« Liberté d’expression, liberté d’opinion »
« Je suis préoccupé par son état de santé et (…) La France est très attachée à la liberté d’expression, à la liberté d’opinion et considère que les raisons qui ont pu conduire les autorités algériennes à l’incarcérer ne sont pas valables.a noté Jean-Noël Barrot. Le président algérien a évoqué pour la première fois, le 29 décembre, l’arrestation de l’écrivain, le qualifiant de“imposteur” envoyé par la France.
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L’auteur de 2084 : la fin du Monde (Gallimard, 2015), naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui punit « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sécurité de l’État, l’intégrité territoriale, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».
« Nous souhaitons entretenir les meilleures relations avec l’Algérie (…) mais ce n’est pas le cas aujourd’hui »a regretté le ministre français. Alger a retiré son ambassadeur à Paris fin juillet, lorsque le président français Emmanuel Macron a fortement soutenu les propositions marocaines concernant le Sahara occidental, avant de se rendre à Rabat fin octobre.
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