un thriller soigné avec Sami Bouajila et Julie Gayet

un thriller soigné avec Sami Bouajila et Julie Gayet
un thriller soigné avec Sami Bouajila et Julie Gayet

Un homme, une obsession. Un policier las et sombre, hanté par une monstruosité et par une vieille affaire, un personnage torturé et plein de défauts comme les aime le cinéma, et que Juan Carlos Medina considère comme un héros du cinéma de Jean-Pierre Melville. Obsédé par la mort d’une jeune fille kidnappée dix ans plus tôt, il traque un ravisseur insaisissable dans le nord de la en 2015, dans une course contre la montre au bord de la prescription. Le temps passe et le temps presse.

Bouajila impeccable

Sami Bouajila assume ce rôle avec une sobriété tranquille : il est impeccable en flic méthodique mais brisé. L’acteur intense n’exagère pas : même si le sujet du film et son personnage d’inspecteur têtu et maussade enquêtant sur une affaire inquiétante qui ébranle sa foi en l’humanité ne sont guère nouveaux au cinéma, il convainc, dans la gangue d’un suspense, intrigue noueuse et labyrinthique.

Adapté d’un thriller coréen de 2013, Six jours se déroule comme un thriller sous tension et influence, quelque part entre l’ambiance gluante et viscérale de Île Minima d’Alberto Rodriguez et la noirceur glaciale des thrillers de David Fincher. Le Nord n’est pas qu’un décor, c’est un personnage à part entière pour son réalisateur : depuis la digue du Braek à Dunkerque, langue de béton entre mer et usines, il forme une frontière entre un enfer d’acier et un monde sauvage. paradis, métaphore puissante du conflit intérieur des protagonistes, de leurs dilemmes.

Belle réalisation

Si le film ne réinvente pas le genre et s’appuie sur des ressorts narratifs familiers, il se démarque par son esthétique soignée. Le directeur de la photographie Renaud Chassaing a réalisé un excellent travail de caméra. Il y a de très beaux clichés, des séquences magnifiquement photographiées. Des rouges forts, des verts ternes et des noirs profonds créent une atmosphère suffocante.

Si le film brille par sa réalisation – l’ouverture du film impressionne – et l’interprétation de Sami Bouajila, il bute sur d’autres aspects. Julie Gayet, en mère dévastée, peine à rendre l’intensité émotionnelle de son rôle, alourdissant certaines scènes clés. Six jours n’en reste pas moins un thriller qui soigne son ambiance sombre.

Six jours de Juan Carlos Medina, en salles ce mercredi 1er janvier. Durée : 1 heure 41 minutes.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV à Neuchâtel, humour noir et visions prophétiques
NEXT que vaut le nouveau roman de Haruki Murakami ?