L’année a pourtant très mal commencé avec les A, et une douloureuse élimination en huitièmes de finale de la CAN face à l’Afrique du Sud (2-0). Cette défaite, aussi inattendue qu’imméritée, a jeté un froid dans le staff des équipes nationales et provoqué de nombreuses critiques à l’encontre du sélectionneur national, Walid Regragui, qui est tombé violemment de son piédestal.
Un penalty manqué par l’un des meilleurs joueurs du football africain, Achraf Hakimi, et une multitude d’occasions manquées par les Marocains ont permis aux Sud-Africains de se qualifier pour les quarts.
Le ressentiment envers Walid était si tenace qu’il fut même accusé d’avoir saboté l’équipe olympique, les U-23, lors de la demi-finale contre l’Espagne. C’est le côté irrationnel du football : on brûle souvent ce qu’on aimait auparavant.
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Au lendemain de la CAN et de cette élimination précoce, le doute s’installe. Et ce n’est pas la qualité des joueurs qui pose problème, puisque l’équipe s’est particulièrement renforcée ces deux dernières années avec les arrivées de Brahim Diaz, Eliesse Ben Seghir, Ilias Akhomach, ou avec l’émergence d’Abdessamad Ezzalzouli.
D’autres arrivées sont attendues, comme celle d’Ayyoub Bouaddi, jeune meneur de jeu prometteur lillois, ainsi que celle de Hamza Igamane, ancien membre de l’AS FAR et aujourd’hui pièce maîtresse de l’équipe des Glasgow Rangers. Il devrait probablement rejoindre les Lions très rapidement.
Le Maroc, depuis sa Coupe du Monde au Qatar, est systématiquement favori dans toutes les compétitions africaines. Le voir éliminé face à l’Afrique du Sud a créé le doute dans l’opinion publique. Sur les réseaux sociaux, on ne fait pas mieux comme amplificateur du mal-être, mais cela s’est aussi ressenti dans les médias officiels.
Confirmé dans ses fonctions, Regragui avait perdu sa crédibilité : il avait déclaré avant la compétition qu’il serait partant en cas d’élimination avant les demi-finales. Il a eu du mal à redémarrer le moteur.
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Leurs trois premiers matches post-CAN ont été difficiles : 1-0 contre l’Angola, un nul 0-0 contre la Mauritanie et une petite victoire contre la Zambie (2-1) n’ont pas manqué de créer un petit malaise.
Il a vite effacé ce sentiment et quelques semaines plus tard, tout était revenu à la normale. Il change son approche des matches, assume son statut de favori et propose au public ce qu’il désire : un football flamboyant et efficace.
Sur les sept derniers matches, l’équipe nationale a inscrit 32 buts avec autant de victoires et seulement deux buts encaissés. Des chiffres qui, en plus de redonner le sourire aux supporters, améliorent les statistiques de l’année 2024.
Une belle année; on peut même dire sans risque de se tromper qu’il s’agit d’un des meilleurs résultats de l’histoire de l’équipe nationale sur une année civile. En 15 matches : six en éliminatoires de la CAN, 4 en phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations, deux pour la qualification aux phases finales de la Coupe du Monde 2026 et trois matches amicaux, les Lions de l’Atlas ont remporté 12 victoires tout en concédant 2 nuls et 1 défaite (celle contre l’Afrique du Sud).
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Ils ont marqué 43 buts par 14 joueurs différents, un excellent indicateur de l’efficacité de l’équipe nationale et n’ont encaissé que 7 buts.
Le meilleur buteur de la sélection est le nouveau venu Brahim Diaz avec 7 buts, suivi de Youssef En-Nesyri avec 6 buts, puis Soufiane Rahimi, Hakim Ziyech, Ayoub El Kaabi et Azzedine Ounahi avec 4 buts chacun.
Les U23 au seuil du Mont Olympe
Ce n’est pas la seule satisfaction de l’année : l’équipe des moins de 23 ans, renforcée par Mounir El Kajoui, Achraf Hakimi et Soufiane Rahimi, a également brillé. Il présente un bilan statistique très honorable. Sous la houlette de Tarik Sektioui et en 6 matches officiels, elle remporte 4 victoires et concède 2 défaites, dont une contre l’Espagne (future médaillée d’or) en demi-finale des Jeux Olympiques.
Une défaite cruelle par manque d’expérience au plus haut niveau. Côté offensif, les U-23 ont fait preuve de belles qualités tant en création qu’en efficacité : les Cubs ont tout de même inscrit 17 buts et en ont encaissé 5 tout au long du tournoi.
Au total, lors des 21 matches disputés par les représentants marocains (toutes catégories confondues), ils ont marqué 60 buts, soit une moyenne impressionnante de 2,85 buts par match.
C’est une situation sans précédent pour une équipe nationale marocaine et pour le football marocain en général. Sur ces 21 matches, ils ont marqué au moins un but à 19 occasions différentes et 19 joueurs différents sont impliqués.
Trois d’entre eux ont marqué aussi bien en équipe A qu’en U-23 : Rahimi avec un total impressionnant de 11 buts (dont 7 en A), Ezzalzouli avec 2 buts en U-23 pour un total cumulé de 4 buts et Achraf Hakimi qui , avec deux buts aux JO et deux autres avec l’équipe A, s’est déjà imposé comme l’un des meilleurs buteurs de l’histoire des défenseurs marocains.
C’est prometteur pour 2025 : cette année sera celle de tous les espoirs avec la CAN à domicile et la troisième qualification consécutive pour la Coupe du Monde – une première pour le football marocain – un record potentiel qui sera automatiquement battu lors de la prochaine édition en 2030 que le Maroc va organiser. Il vaut mieux espérer que d’attendre ; j’espère à tous une bonne année 2025 !