avec Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, Paris et Berlin font route depuis Damas – Libération

avec Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, Paris et Berlin font route depuis Damas – Libération
avec Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, Paris et Berlin font route depuis Damas – Libération

Les ministres des Affaires étrangères français et allemand ont rencontré ce vendredi 3 janvier le nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Charaa à Damas. Jean-Noël Barrot s’est rendu à l’ambassade de , confirmant sa réouverture prochaine.

Le ballet des chancelleries se poursuit à Damas. Jean-Noël Barrot et son homologue allemande Annalena Baerbock se sont rendus vendredi 3 janvier à Damas, où ils ont rencontré le dirigeant syrien Ahmed al-Charaa. Poignée de main pour le Français, pas pour l’Allemand, que le dirigeant a salué d’un geste de la main sur le cœur. Il s’agit de la première visite à ce niveau de responsables des grandes puissances occidentales auprès des nouvelles autorités syriennes, dont les premiers pas sont scrutés avec attention. Le chef de la diplomatie française est arrivé vendredi matin, où Annalena Baerbock l’a rejoint pour cette visite. « sous mandat de l’Union européenne », indiqua-t-elle.

« Ensemble, la France et l’Allemagne sont aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité. » a écrit vendredi le ministre français des Affaires étrangères sur le réseau social. Il a souligné que les deux pays voulaient « favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale ». « Mon déplacement aujourd’hui, avec mon homologue français et au nom de l’UE, est un signal clair aux Syriens : un nouveau départ politique entre l’Europe et la Syrie, entre l’Allemagne et la Syrie est possible »a déclaré l’écologiste allemand. “C’est avec cette main tendue, mais aussi avec des attentes claires des nouveaux dirigeants, que nous nous dirigeons aujourd’hui vers Damas.”

Rencontre avec des dignitaires chrétiens et visite à Saydnaya

Jean-Noël Barrot a débuté sa visite par une rencontre avec des représentants religieux de la communauté chrétienne, inquiets de l’arrivée des islamistes au pouvoir. Il a partagé son espoir de« une Syrie souveraine, stable et pacifique ». “C’est un espoir réel, mais c’est un espoir fragile.” Les deux ministres se sont ensuite rendus à la prison de Saydnaya, près de Damas, symbole de la répression massive du pouvoir de Bachar al-Assad. Accompagnés de membres des Casques blancs, secouristes syriens, ils ont visité des cellules et des prisons souterraines où les conditions de détention étaient inhumaines et où de nombreux détenus sont morts sous la torture.

Les dirigeants de nombreux pays arabes et occidentaux se sont précipités à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad, brisant l’isolement imposé à la Syrie depuis qu’il a réprimé dans le sang un soulèvement populaire en 2011. La France avait déjà envoyé des émissaires auprès des nouvelles autorités le Le 17 décembre et le drapeau tricolore flotte désormais sur son ambassade, fermée en 2012, et dont le ministre a réaffirmé « la nécessité de travailler à la réouverture de la représentation diplomatique en fonction de l’évolution des conditions politiques et sécuritaires », selon une source diplomatique. La France va préparer, « de manière progressive et conditionnée, les modalités de son retour en Syrie », a déclaré la même source dans la matinée. L’Allemagne, dont l’ambassade est également fermée depuis 2012, a envoyé le même jour des émissaires, afin d’établir des contacts avec les autorités de transition, dont les premiers pas au pouvoir sont observés avec prudence.

Un soutien mais du « scepticisme »

« Nous voulons les accompagner dans ce domaine : dans une passation de pouvoir inclusive et pacifique, dans la réconciliation de la société, dans la reconstruction » Annalena Baerbock a déclaré depuis Damas. « Nous continuerons à juger HTS sur ses actions », « malgré notre scepticisme ». Face au défi de l’unification du pays, Ahmed al-Charaa s’est engagé à dissoudre les factions armées, notamment le groupe HTS, qui affirme avoir rompu avec le jihadisme. Il a annoncé son intention de convoquer un dialogue national, sans préciser la date ni qui serait invité, et indiqué que l’organisation des élections dans son pays pourrait prendre quatre ans.

Les deux ministres doivent enfin rencontrer les représentants de la société civile, réprimée par le pouvoir d’Assad et marginalisée. Alors que la guerre a fait plus d’un demi-million de morts, provoqué la fuite de millions de personnes, morcelé et ravagé le pays, Ahmed al-Charaa appelle à une levée des sanctions internationales qui ont été imposées au pouvoir de Bachar al-Assad. Son groupe, HTS, ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé comme « terroriste » par plusieurs capitales occidentales, notamment Washington. La France doit accueillir une réunion internationale sur la Syrie en janvier, qui fait suite à une réunion similaire en décembre entre ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs.

Mise à jour avec les premiers mots de Jean-Noël Barrot à son arrivée puis à 14h51 avec la rencontre entre les deux ministres et Ahmed al-Charaa

 
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