De la parution des deux tomes de son premier roman « Prunella Nivier, Errance et réponses » et « Prunella Nivier, Kelcint » en autoédition à 13 et 14 ans jusqu’à la parution de sa pièce « La migration des papillons » en 2024 suite au concours « Vons les mots », l’univers de la Brestoise Brenda J. Simon s’est élargi. «Depuis l’âge de 4 ans, j’ai envie de raconter des histoires et de faire du théâtre», raconte celle qui est aujourd’hui comédienne, réalisatrice et auteure.
Les thèmes de l’enfance, de la quête, de la magie et des relations sont toujours présents dans ses textes actuels. « Pour cette œuvre, j’ai voulu mettre dans un personnage des sentiments personnels, et des témoignages d’êtres chers », explique l’auteur qui développe dans « Les migrations des papillons » les thèmes de la décolonisation et de l’écologie, entre la France et le Togo.
«Cette première publication, c’est une reconnaissance»
Ayant grandi à Brest, c’est finalement à Bordeaux qu’elle obtient un diplôme au conservatoire de théâtre et un master recherche en études postcoloniales. C’est également dans cette commune du sud-ouest de la France qu’elle a créé, avec un groupe d’amis, Diphda, une compagnie de théâtre. “J’ai apporté une ligne artistique qui nous permet de travailler sur plusieurs thématiques interdépendantes comme l’écologie, et le travail des langues, qui s’ajoutent à la vision d’autres artistes”, explique le dramaturge dont certains textes ont été interprétés lors de représentations, notamment à Bordeaux ou Avignon. « Cette première publication, c’est une reconnaissance et une porte ouverte vers la cour des grands », exprime Brenda J. Simon, curieuse de travailler dans d’autres arts qui s’enrichissent les uns les autres. Dans ses futurs textes, elle souhaiterait allier recherche et imaginaire.
L’oralité du théâtre et de la magie
« Le potentiel du théâtre, c’est l’oralité. Tout est tenu par les mots et parfois, c’est l’expression ou la voix des personnages qui me viennent avant leur image», raconte l’auteur qui écrit aujourd’hui principalement du théâtre. « La Migration des Papillons » est une pièce construite autour de la résonance des voix des personnages : 24 scènes, peu d’indications sur la mise en scène et douze personnages dont le discours se mêle à la métaphore d’une toile d’araignée reliant une famille. « La réalisatrice de Brenda ne peut pas être l’auteur de Brenda. J’aborde certaines thématiques sous différentes facettes pour les rendre accessibles et permettre qu’elles soient prises en charge par quelqu’un d’autre. Je propose plusieurs façons de faire et c’est le réalisateur qui fera le choix », poursuit Brenda J. Simon, qui aime intégrer « le magique, le mythologique » dans ses textes. Écrire quelque chose de sérieux ne marche pas, il manque quelque chose. Et cela permet au lecteur de prendre ses distances et de se positionner sans rationaliser.
Pratique
« La migration des papillons », de Brenda J. Simon, aux éditions L’Harmattan. Prix : 13 €.