Le Youtubeur Ludoc dévoile sur la plateforme le 18 décembre un documentaire retraçant sa folle enquête sur un agresseur d’enfants rencontré par hasard il y a plusieurs années.
Au lendemain d’un événement diffusé au cinéma, le YouTubeur Ludoc, ancien réalisateur du Studio Bagel, lance son documentaire Comment j’ai suivi et arrêté un prédateur sur YouTube, où il compte près de 400 000 abonnés. Au programme : une enquête de quatre ans et un résultat qui a mis plusieurs mois à élaborer.
Tech&Co a pu rencontrer celui qui, par pur hasard, a croisé la route d’un agresseur d’enfants condamné, lorsqu’il l’a ajouté sur Skype en 2014. De cet homme âgé, qui croit parler à un adolescent de 14 ans, Ludoc ne sait rien. , mais cette rencontre avec ce prédateur sera néanmoins le début d’une vaste enquête qu’il dévoile aujourd’hui sur la plateforme de streaming de Google.
“J’ai commencé le montage en février, explique Ludoc à Tech&Co, depuis le procès de cet homme en 2018, j’ai passé plusieurs mois au total à travailler sur ce documentaire.”
Un simple échange fait une affaire tentaculaire
Au fur et à mesure de ses discussions, le vidéaste découvrira que derrière cet homme se cache en fait un agresseur d’enfants déjà actif : “J’ai eu envie de raconter cette histoire depuis longtemps, et grâce à YouTube et ma chaîne avec une certaine audience, Je peux me permettre de le faire.
Lorsqu’il s’agissait de retrouver les personnes ayant participé à l’enquête policière lancée après le dépôt d’une main courante de Ludoc, la partie n’a pas été simple : “Faire un documentaire sur ce sujet, ce n’est pas grand chose qui veut s’en mêler”. avec, et puis quand j’ai précisé que ça allait être diffusé sur YouTube, je n’ai pas eu beaucoup de réponses.
« La crédibilité auprès des Youtubeurs est un peu faible, mais mon parcours professionnel a permis de débloquer des choses. Il faut aussi savoir prendre le -, car il faut attendre longtemps avant qu’on vous réponde, mais au final, toutes les personnes que je voulais avoir sont présentes. Ludoc chez Tech&Co
Avec son documentaire, Ludoc ajoute une pierre supplémentaire à l’édifice des vidéos longues, voire très longues sur YouTube. Le format, pas forcément à la mode et peu recommandé par la plateforme, tend néanmoins à se multiplier, notamment après le succès de Kaizen, le documentaire sur l’ascension de l’Everest d’Inoxtag.
“Au début, je ne voyais pas ça comme un documentaire d’une heure, et quand j’ai commencé, je voulais raconter cette histoire pendant 15-20 minutes, mais au fur et à mesure du montage, j’avais envie de plus d’interviews, de plus de détails”, explique Ludoc. . “Je viens de me fixer une limite d’une heure.”
« J’avais même prévu de le diviser en deux, mais j’avais peur de perdre du monde », ajoute le vidéaste. Et il faut bien admettre que le documentaire fonctionne comme une véritable enquête policière. Grâce à une narration, mais aussi à des scénarios, le documentaire parvient à nous projeter dans une affaire plus tentaculaire qu’il n’y paraît, sans jamais nous perdre.
La peur de la censure sur Youtube
Ce format a également permis une sortie événement au cinéma ce 17 décembre, comme Kaizen.
Mais pour sa diffusion sur YouTube, Ludoc a-t-il dû censurer le documentaire ? Tech&Co a posé à juste titre la question lorsque dans la version de travail à laquelle nous avons pu avoir accès, on pouvait notamment voir des séquences saisissantes, mais floues, avec cependant des commentaires très grossiers visibles à l’écran : « C’est tout mon souci. Je sais que la vidéo sera démonétisée, car beaucoup de marques ne veulent pas être associées au sujet. Mais ce qui me fait peur, c’est l’interdiction faite aux mineurs, alors que le documentaire veut aussi sensibiliser. adolescents sur le fonctionnement des pédophiles.
Si Youtube impose une visibilité uniquement auprès d’un public adulte, cela équivaut d’une certaine manière à un déréférencement de la plateforme, puisqu’elle ne proposera plus la vidéo dans ses recommandations, rappelle Ludoc. Le créateur a également travaillé avec les équipes YouTube pour éviter d’éventuels problèmes.
« Je ne veux pas choquer, je veux avoir un impact sur les gens, pour qu’ils en parlent avec les autres. Le résultat est un compromis que je pense idéal. Ludoc.
Les clés pour comprendre le système judiciaire
Ludoc accepte également de nous raconter les coulisses de la réalisation de scènes en situation réelle, lorsqu’il déambule dans des lotissements ou désigne des villes : ces séquences servent d’illustrations pour plus de réalisme. L’agresseur d’enfants, depuis jugé, n’habite pas dans les villes traversées par le vidéaste pour des raisons logiques afin de prévenir d’éventuels débordements.
“Le but est de montrer la réalité”, ajoute Ludoc, “on ne laisserait pas les enfants seuls dans un parc, et sur internet, c’est pareil, il faut que les parents se rendent compte à quel point il est facile pour un agresseur d’enfants d’entrer en contact avec un enfant ou un adolescent.
Le documentaire illustre très bien cette pensée : à peine ajouté sur Skype et quelques messages envoyés, le pédophile invite sa victime à le regarder se masturber et insiste sur le fait qu’ils peuvent se rencontrer : « C’est avec ce genre de chose que je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas. cachés, ils sont ouvertement exposés comme si tout était normal.
Avec son documentaire, Ludoc apporte également un éclairage significatif sur le fonctionnement d’une enquête policière et ce qui s’ensuit. Il peut en effet s’écouler plusieurs mois, voire plusieurs années, avant qu’une affaire de ce type aboutisse devant les tribunaux.