Une femme qui accuse Gilbert Rozon de l’avoir agressée sexuellement l’a de nouveau confronté au tribunal ce matin, elle qui avait dû témoigner lors du procès pénal qui s’est soldé par un acquittement de l’ex-magnat de l’argent pour cause de doute raisonnable.
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« Le mot ne veut pas sortir, mais il m’a violée. Il savait que je ne voulais pas», a déclaré Annick Charette après un long silence, mercredi matin au palais de justice de Montréal.
La femme de 64 ans, aujourd’hui présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN), a dû une nouvelle fois raconter devant le tribunal l’histoire de l’agression sexuelle dont elle dit avoir été victime de la part de Gilbert Rozon en 1980.
Mais cette fois, c’est dans le cadre d’un procès civil où elle réclame plus de 14 millions de dollars à l’ancien magnat de la comédie, conjointement avec huit autres femmes: Lyne Charlebois, Guylaine Courcelles, Anne-Marie Charette, Patricia Tulasne, Sophie Moreau, Danie Frenette, Marylena Sicari et Martine Roy.
Agression sexuelle
D’après la version de Mmoi Charette, l’agression sexuelle est survenue à la suite d’une sortie dans une discothèque de Saint-Sauveur, dans les Laurentides. Le magnat déchu de la comédie aurait trouvé un prétexte pour l’emmener dans une maison et lui faire des avances.
Annick Charette a dû de nouveau affronter Gilbert Rozon en cour, quatre ans après le procès criminel qui s’est soldé par un acquittement.
Photo Agence QMI, Joël LEMAY
La femme a refusé et, sur l’insistance de Rozon, elle aurait lutté.
“Je suis vraiment en colère, déconcertée par la situation, je ne comprends pas pourquoi ça se passe comme ça”, a déclaré Mme.moi Chariot.
Elle a dû y rester et y dormir car l’ex-homme d’affaires aurait refusé de la ramener chez ses parents. Le lendemain matin, elle s’est réveillée avec Rozon en train de la violer.
“C’était comme si mon cerveau avait décidé de se déconnecter de tout le reste et que je regardais par la fenêtre”, se souvient M.moi Charette, alors étudiante au cégep.
À la suite de l’agression présumée, Annick Charette s’est sentie honteuse et en colère, « réduite à quelque chose » [qu’elle] je ne pouvais pas concevoir [d’elle-même]».
Procès pénal
Même si plus d’une douzaine de femmes avaient porté plainte à la police, seul le cas d’Annick Charette a finalement donné lieu à des accusations.
Lors du procès pénal tenu en 2020, Gilbert Rozon a juré avoir respecté le consentement et a même souligné qu’il s’agissait de M.moi Charette qui avait profité de lui pendant son sommeil. Cette version avait soulevé un doute raisonnable chez la juge Mélanie Hébert, même si elle avait cru la victime.
« Renverser une histoire à ce point est sordide et dégradant. Je ne pouvais même pas me lever pour me défendre, car personne ne le faisait», a déclaré Annick Charette, qui a obtenu la levée de l’interdiction de publication à la fin du procès.
Le témoignage d’Annick Charette se poursuit mercredi après-midi.
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