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La sentence du réalisateur français Christophe Ruggia sera connue le 3 février 2025

La sentence du réalisateur français Christophe Ruggia sera connue le 3 février 2025
La sentence du réalisateur français Christophe Ruggia sera connue le 3 février 2025

Le cri a gelé la salle d’audience à Paris. “Mais tais-toi !” », a lancé mardi Adèle Haenel au réalisateur français Christophe Ruggia, contre qui cinq ans de prison dont deux ans ont été requis, pour agression sexuelle sur l’actrice alors qu’elle était adolescente.

Le procureur a demandé que la partie ferme de cette peine soit placée directement sous bracelet électronique, ce qui signifie que Christophe Ruggia, 59 ans, n’ira pas en prison.

Elle a également exigé l’inscription au registre des auteurs d’infractions sexuelles, l’interdiction de tout contact avec la victime et l’obligation de l’indemniser.

Le tribunal rendra son jugement le 3 février 2025.

Adèle Haenel, 35 ans, s’est de nouveau exprimée mardi, au deuxième jour du procès, sur le tournage du film LE les diables en 2001. Un tournage particulièrement difficile de l’avis des professionnels adultes, qui se diront plus tard mal à l’aise face au comportement déplacé du réalisateur envers l’actrice française, alors âgée de 12 ans.

C’est une normalité qui change de degréa tenté d’expliquer Adèle Haenel, en costume noir. Et la seule protection que j’avais contre cette honte, contre la violence qu’il me faisait subir, la seule protection c’était les paroles qu’il m’a prononcées.

Adèle Haenel a de nouveau évoqué les attentats du deuxième jour du procès.

Photo : AFP / ALAIN JOCARD

Et Je me retrouve à faire des choses dans cette nouvelle normalitécontinua l’actrice. Comme retour tous les samedis après-midi pendant deux ans chez le réalisateur (alors âgé de 36 à 39 ans).

C’est là que se déroulaient les agressions, sur le canapé où il trouvait toujours un prétexte pour se serrer contre elle, mettre sa main sous son t-shirt ou dans son pantalon, l’embrasser dans le cou, respirer fort.

Qui était là, autour de cette enfant, pour lui dire : « Ce n’est pas ta faute. C’est de la manipulation. C’est de la violence ?a presque imploré Adèle Haenel.

Tout le monde me demande de pleurer sur le sort de M. Ruggia. Mais qui se souciait de l’enfant ? Attaquer des enfants comme ça n’arrive pas. Cela a des conséquences. Personne n’a aidé cet enfant.

Cette audition doit rappeler l’interdit, qui était l’adulte, qui était l’enfanta souligné la procureure Camille Poch lors de ses réquisitions, affirmant qu’elle ne l’avait pas fait. sans aucun doute sur la réalité des attentats, décrits de manière constante d’Adèle Haenel et dont elle parlait à son entourage à partir de 2006.

Adèle Haenel a dit se sentir responsable de cette saletéDONC il faut remettre la culpabilité à la bonne place, dire à Adèle Haenel que ce n’est pas elle la coupablea affirmé le magistrat.

Le le - est passémais n’a pas effacé les séquelles dont souffrait Adèle Haenel, encore visibles, a-t-elle constaté. Plusieurs fois au cours de l’audience, l’actrice a été prise de spasmes nerveux à l’évocation des attentats.

Le magistrat a ainsi balayé le défense improbable par Christophe Ruggia qui parlait d’un vengeancecar il n’aurait pas voulu faire un deuxième film avec elle.

Plus tôt à l’audience, l’actrice qui avait jusque-là contenu sa colère, se contentant depuis le début du procès de fixer le réalisateur d’un regard sombre qu’il évitait, l’a laissée exploser.

Mais tais-toi !» a crié l’actrice en se levant, furieuse, ses mains frappant à plat sur la table devant elle.

Le réalisateur qui décrit les attaques comme pur mensonge je viens de le répéter au bar conscience de la complexité du tournage de les diablesa expliqué qu’il avait tenté de protéger Adèle Haenel qui aurait pu être moqué à l’université à cause des scènes de sexe.

Je lui ai suggéré de prendre un nom d’emprunt…il s’avança, avant d’être interrompu par le cri d’Adèle Haenel.

L’actrice a ensuite quitté précipitamment la salle, en écho à son départ de la cérémonie des César (les prix les plus prestigieux du cinéma français) en 2020 pour dénoncer le sacre du franco-polonais Roman Polanski, accusé d’agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes. Un geste qui a fait d’elle un symbole pour les féministes.

Une demi-heure plus tard, elle revint et se rassit, loin du réalisateur, cette fois sans le regarder.

 
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