Vaud va subventionner l’improvisation et l’humour – .

Vaud va subventionner l’improvisation et l’humour – .
Vaud va subventionner l’improvisation et l’humour – .

Révolution ! La manne cantonale s’ouvre à l’improvisation et à l’humour

Le département cantonal des affaires culturelles veut diversifier son soutien à la création, a annoncé Nuria Gorrite. Et lutter contre la précarité des artistes.

Publié aujourd’hui à 19h29

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Une petite révolution se prépare en matière de subventionnement de la création artistique dans le canton de Vaud. L’impro, l’humour, les arts de la rue mais aussi le hip-hop ou les arts numériques pourraient, dans un avenir proche, espérer obtenir un soutien public. Jusqu’à présent, les aides accordées par le Département des affaires culturelles visaient principalement le théâtre et la danse ou, encore, la musique ainsi que les arts visuels, la littérature et le cinéma. Mais de nouvelles ambitions s’inscrivent dans la feuille de route 2024-2027 en matière de politique culturelle.

Les 41 pages qui détaillent ce programme ont été dévoilées ce vendredi matin par la conseillère d’Etat Nuria Gorrite. Entre autres projets, ses orientations veulent revaloriser la pratique amateur de la musique et du chant, lutter contre la précarité des artistes (professionnels, cette fois) en instaurant un système de « salaire unique » grâce aux chèques emploi. Ou encore, encourager la création, au niveau national, d’une « Lex Spotify » – à l’instar de la « Lex Netflix » – afin que les plateformes de streaming musical soutiennent mieux la musique suisse.

Le développement de cette nouvelle politique culturelle mettra du temps à se concrétiser. Celle-ci se fera en partenariat avec les associations et organisations faîtières des secteurs concernés, dans le respect des processus démocratiques. En attendant et sous réserve d’acceptation par la Commission des Finances, 9,5 millions de francs – solde non utilisé de l’aide d’urgence mise en place pendant le Covid – pourraient déjà être injectés, pour la période 2024-2028, dans le fonds qui prévoit des subventions culturelles. Quelque chose à régler dans l’urgence. Et, a rappelé le ministre à la presse, pour accompagner encore mieux un secteur qui, lors des dernières études statistiques de 2019, représentait «plus de 6.000 entreprises dans le canton de Vaud, 14.400 équivalents temps plein, soit plus de 4% des emplois».

« Le rôle de l’État n’est pas de tout soutenir ni de sauver tous les artistes »

Le canton de Vaud est l’un des premiers, sinon le premier, cantons romands à décider de soutenir l’humour ou d’intégrer des pratiques artistiques amateurs dans son programme d’aide à la création. Avec quelles conséquences ? Nuria Gorrite, ministre de la Culture, détaille certaines ambitions de sa feuille de route pour la politique culturelle 2024-2027.

Étendre la politique culturelle cantonale aux pratiques amateurs ou à des disciplines comme l’humour, déjà liées au secteur privé, ne risque-t-il pas de créer un vide et une explosion des budgets de subventions ?

La question ne se pose pas en ces termes et les ligues d’impro, par exemple, font un travail incroyable… bénévolement ! Les pouvoirs publics doivent soutenir une culture qui ne soit pas seulement une culture d’élite. Partout, on dit qu’il faut aller chercher de nouveaux publics, intéresser les jeunes à la culture. Soutenons, justement, les disciplines qui sont les plus populaires. L’humour, les ligues d’impro, la musique actuelle et populaire ou les chorales vaudoises sont les portes d’entrée qui mènent à d’autres formes de culture.

Cela se fera-t-il au détriment de disciplines déjà reconnues comme le théâtre par exemple ?

Non! En matière de création scénique professionnelle, les cantons romands ont décidé d’une action commune, qui visera en premier lieu à lutter contre la précarité des artistes. La situation est devenue claire pendant le Covid, de nombreux créateurs, musiciens, danseurs, comédiens, évoluent dans des conditions économiques difficiles. La culture a longtemps été considérée comme une vocation. Mais c’est un secteur économique important. Et comme tout secteur économique, il existe des professionnels qui méritent d’être correctement payés.

Mieux rémunérer les artistes, soutenir davantage de disciplines… Les répercussions sur l’existant semblent inévitables ! Écumez-vous discrètement les rangs des bénéficiaires déjà en activité ?

Ce n’est pas notre objectif et l’État n’a pas vocation à tout soutenir ni à sauver tous les artistes en difficulté. La réalité actuelle est que de nombreuses entreprises se trouvent dans une situation économique très fragile. Pour les aider, nous souhaitons pouvoir mieux soutenir des spectacles qui rejoindront le public, partiront en tournée et ne seront pas joués seulement quatre fois, par exemple améliorer notre soutien à toute la chaîne de production artistique en revalorisant le travail qui est fait. , par exemple, dans l’ombre. C’est la même logique qui soutiendra la musique populaire : la plupart d’entre elles sont accompagnées par des artistes professionnels. Il n’y a aucune raison pour que leur travail ne soit pas reconnu.

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Gérald Cordonier est chef de la section Culture et Magazines depuis 2017. Formé au sein de la section locale puis responsable de l’actualité politique lausannoise, il a codirigé la section Vaud et Régions de 2010 à 2013. En 2010, il est nominé pour le Prix suisse du journalisme. .Plus d’informations

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