Modigliani, Van Gogh, Degas, Soutine, Gauguin, Toulouse-Lautrec, et surtout 24 œuvres de Paul Cézanne… Depuis 1974, cette collection privée parmi les plus prestigieuses de l’art européen est abritée au musée d’art du non moins prestigieux Princeton. Université, aux USA.
Nous le devons à Henry Pearlman (1895-1974), «homme qui s’est fait lui-même» Américain qui a fait fortune dans l’industrie du froid pour la Marine, et qui s’est passionné pour les œuvres impressionnistes et post-impressionnistes. En 1945, un premier coup de foudre pour Soutine donne le cap. En 1950, il fait l’acquisition d’un remarquable Van Gogh, La Diligence de Tarascon, qui fait entrer sa collection dans la grande classe.
Il rencontre surtout à Aix le peintre cézannais Léo Marchutz et l’éminent spécialiste John Rewald. Henry Pearlman attrape le virus. Le maître aixois devient son peintre préféré. Son obsession : jusqu’à sa mort en 1974, il a réussi à rassembler patiemment 33 œuvres, dont six huiles sur toile et seize aquarelles et dessins, particulièrement fragiles, “en très bon état de conservation, avec une étonnante fraîcheur des couleurs», selon Bruno Ély, conservateur en chef du musée Granet.
« Un grand jour pour la ville »
Mercredi, la Ville d’Aix a réceptionné officiellement en dépôt la collection Henry et Rose Pearlman, après quatre ans de procédure, confirmée par la signature à la mairie d’une convention entre Daniel Edelman, petit-fils du collectionneur et président de la Maison Henry et Rose. Fondation Pearlman, et la maire Sophie Joissains.C’est un grand jour pour la ville“, a souligné l’édile, saluant une collection “extraordinaire”, “unique au monde”, qui sera exposée pour une durée exceptionnelle de trois ans, à partir de fin juin 2025, à l’occasion de la très attendue “année Cézanne”, dans la chapelle des Pénitents Blancs du musée Granet, l’annexe dédiée au XXe siècle.
«Mes grands-parents se sont réveillés pendant 40 ans devant le tableau de la “Montagne Sainte-Victoire vue des Lauves”, a déclaré avec émotion Daniel Edelman, qui visitait Aix “pour la dixième ou la douzième fois”. Mon grand-père avait une forte attirance pour les œuvres tardives des grands peintres, souvent plus complexes.“
