Après les odyssées hispaniques et hawaïennes, le groupe de Sacha Got et Marlon Magnée publie son premier album en anglais avant de se lancer dans une tournée américaine… Avant une date événement à l’Accor Arena en 2025. Pop française en force.
En ce dernier jour de l’été, on retrouve Sacha Got et Marlon Magnée dans l’appartement de banlieue de ce dernier. Après un après-midi studieux de préparation de la tournée américaine de Machine à roche, A l’heure de l’apéritif, les deux amis trentenaires sont d’humeur joueuse.
Une semaine plus tôt, La Femme annonçait son premier concert à l’Accor Arena pour le 26 novembre 2025 – un pas de géant sur scène pour le groupe basque qui, inlassablement, surfait Au tableau depuis le début de sa carrière en 2010.
« Après Bercy, lieu que nous avions imaginé faire bien plus tôt au moment du lancement du groupe et que nous connaissons déjà pour y avoir joué en première partie des Red Hot Chili Peppers en 2016, la prochaine étape sera le Stade de France dans dix ans. », disent-ils à l’unisson.
Comme peu d’autres artistes de leur génération, dont le duo est un indéfectible pionnier, La Femme a fait avancer la pop française, au point de devenir une référence incontournable célébrée dans son pays et à l’étranger, notamment outre-Atlantique, où le groupe a très tôt dans les salles de concert en tournée malgré la barrière de la langue française pour le public américain.
“Il va enfin comprendre nos propos, ce sera le crash test en direct”, ils s’amusent. Pour cette tournée automnale, des chanteuses historiques (Clémence Quélennec, Fanny Luzignant) et nouvelles (Michelle Blades) de La Femme les accompagneront en Amérique.
Après trois albums (dont le chef-d’œuvre intemporel inaugural Berlin psychotropicalen 2013) et leurs deux odyssées musicales (Théâtre Lucide et Paris-Hawaï), Machine à roche est le premier disque anglo-saxon de La Femme.
« Roche et machines, comme le dit prosaïquement la vidéo promotionnelle diffusée sur les réseaux. Machine à rochece n’est pas de la musique pour les âmes sensibles. Compositeurs insatiables parcourant les États-Unis et l’Angleterre depuis des années, Marlon Magnée et Sacha Got avaient accumulé quarante-cinq pièces en anglais.
« Nous voulions mélanger beaucoup de musiques des années 80 : new wave, cold wave, et même hard rock., comme sur Paradis du trèfle porté par un gros solo de guitare.» Machine à roche est donc un adieu (temporaire) à la France, comme le chante Sacha Got dans Salut Paris ! : « Au revoir Paris/Au revoir PCC/Au revoir Pigalle/Au revoir Bastille. »
Comme souvent dans sa discographie, La Femme avance à visage découvert (Je crois au rock’n’roll) dans ce disque rassemblé en treize titres, qui prend souvent des allures de retour vers le futur, comme sur le single L’amour est finiune véritable bombe dancefloor qui combine synthés new wave et son de Madchester.
« Faire trop de styles sur un seul album comme dans Mystère ou Paradigmesles gens peuvent finir par se perdre, est-ce qu’ils reconnaissent. Avec cette série d’odyssées commencée il y a deux ans, on peut plus facilement affiner notre sujet, d’autant que nous avons toujours eu tendance à nous diffuser musicalement.
Avec Machine à roche, nous voulions rendre hommage à nos influences des années 80 : Kraftwerk, New Order, The Stranglers, dont on se sent assez proche dans les descentes des claviers et l’enchaînement des accords, notamment dans leur titre Rêve d’été de minuit.»
Pour les concerts de Machine à roche, Les looks de La Femme seront comme toujours au diapason : bottes, cuir, métal, capes, perruques. « Si l’on a appris une chose ces quinze dernières années, c’est qu’il n’y a pas de règles dans ce secteur : les bonnes surprises comme les grandes déceptions ne sont jamais celles auxquelles on s’attend. »
Avec des flèches comme Paradis du trèfle, Vénus, L’amour est fini, Ma génération ou Je vais faire un succès, La Femme possède encore un nouvel atout dans son jeu époustouflant.
Machine à roche (Disque Pointu/Idole/Pias). En sortie depuis le 11 octobre. En concert à l’Accor Arena, Paris, le 26 novembre 2025.