Le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire SNCF Réseau a passé vendredi une commande d’un milliard d’euros de rails produits à l’usine Saarstahl Rail à Hayange, avec de l’acier recyclé provenant de l’usine Ascoval de Saint-Saulve (Nord) appartenant également au groupe Saarstahl.
Cette commande concerne l’achat de 170 000 tonnes de rails par an pendant six ans et couvrira 80 % des besoins de SNCF Réseau sur la période, assurant également la pérennité de près de 800 emplois sur l’Hayange et Saint-Saulve.
“Ce contrat est symbolique du travail mené par les gouvernements successifs pour assurer la construction d’une filière sidérurgique à la fois bas carbone et solide et compétitive”, s’est félicitée la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier. Runacher, présent lors de la cérémonie de signature.
Elle a rappelé l’histoire de l’usine Ascoval, menacée de fermeture en 2018 faute de repreneur. « Six jours après ma nomination au gouvernement en 2018, j’ai été envoyée annoncer aux salariés d’Ascoval qu’il n’y avait plus d’avenir pour leur site » à Saint-Saulve, a-t-elle rappelé.
Le sidérurgiste allemand Saarstahl a finalement repris les sites d’Hayange et de Saint-Saulve à l’été 2021. Le contrat signé prévoit la fourniture de rails produits à partir d’acier recyclé dans des fours à arc électrique. L’acier utilisé est issu à 65 % de ferraille et à 35 % d’anciens rails de la SNCF. Selon Nadine Artelt, PDG de Saarstahl Rail, cela permet de « réduire les émissions de CO2 de 70 % » lors de la fabrication des rails.
-«Saarstahl Rail est le seul laminoir en Europe à proposer des rails à émissions réduites», a souligné Stefan Rauber, président du groupe Saarstahl. “C’est la transition écologique qui a sauvé ces deux sites industriels”, a assuré Agnès Pannier-Runacher.
L’utilisation d’acier recyclé et la fabrication de blooms, grandes barres d’acier à section carrée à partir desquelles sont fabriqués les rails, étaient un procédé inconnu d’Ascoval. La France est « à 99,7 % » dépendante de l’étranger pour son approvisionnement en métal, selon Agnès Pannier-Runacher. « Les ressources se raréfient », a-t-elle ajouté pour souligner l’importance de développer une filière de recyclage de l’acier.
Interrogé sur les plans sociaux et fermetures de sites industriels qui se sont multipliés ces derniers mois en France, le ministre a estimé que “l’incertitude dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui a un impact sur notre économie”. “Ceux qui ont voté la censure ont plongé notre pays dans des incertitudes qui bloquent les investissements industriels”, a-t-elle déclaré.
