« Nous avons toujours été en rivalité »

Juliette, comment se passe l’intégration dans votre nouvelle équipe ?

Juliette Labous: «Ça se passe très bien. Nous avons fait notre premier rassemblement en octobre avec tout le staff et presque toutes les filles, j’ai donc pu bien m’intégrer. Il y a une très bonne dynamique dans le groupe et ça fait plaisir. Tout est très positif pour moi. Ça fait du bien d’être dans cet environnement. Je l’apprécie énormément. »

Cette année, la FDJ-Suez se retrouve avec une équipe impressionnante. Qu’est-ce que ça fait de dire que vous allez courir dans la formation la plus attendue ?

JL : «Je pense que c’est une bonne chose. L’équipe a prouvé ces dernières années qu’elle s’améliore constamment. Et puis, je pense que nous allons franchir une nouvelle étape. Évidemment, avec Demi [Vollering, la gagnante du Tour de 2023 qui vient de rejoindre FDJ-Suez]nous allons être très surveillés, mais je pense que nous sommes tous prêts pour cela et cela élèvera encore plus le niveau de l’équipe. Ce sera quelque chose d’amusant à vivre et cela nous permettra aussi de progresser. »

Evita : « Cela ne peut qu’aider d’avoir de bons éléments. Avec Juliette, nous sommes assez complémentaires. Avant même qu’elle nous rejoigne, nous étions déjà ensemble aux avant-postes dans certaines courses ou nous aidions parfois à rouler pour revenir sur d’autres. Là, ce sera encore plus facile sous le même maillot. En tant que membre de l’équipe depuis plusieurs années maintenant, j’ai vraiment le sentiment que nous franchissons une étape importante. Il est certain qu’en plus de l’arrivée de Juliette, celle de Demi va soulever tout le groupe. »

“Sur le Tour ce sera 100% pour Demi Vollering”

Justement, comment se passe l’intégration de Demi Vollering ?

JL : «Je pense que ça se passe bien. Je me sens vraiment libre et épanouie. C’est sympa, on ne ressent aucun stress du tout. »

EM : « C’est quand même quelqu’un d’assez calme, posé et qui a envie de transmettre un peu de son expérience à tout le monde. Je pense qu’elle n’a aucune difficulté à s’intégrer dans un groupe, mais ce n’est pas non plus quelqu’un qui va prendre toute la place. C’est vraiment facile à vivre. »

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Avez-vous déjà coché des objectifs dans votre tête pour cette saison ?

JL : « Personnellement, l’objectif principal sera de gagner des courses et d’aider l’équipe à gagner des courses aussi. Je n’ai pas beaucoup de victoires à mon palmarès et c’est quand même ce qu’on recherche le plus évidemment. Je n’ai aucun regret car j’ai fait beaucoup de top 5, mais c’est quand même plus agréable de gagner des courses. Je ne vise donc pas forcément une course en particulier, juste gagner plus. »

EM : « Pour l’instant, je pense que le fait que Demi vienne va peut-être nous aider à être plus libérés car Juliette, comme moi, a souvent été super concentrée sur le classement général. Et parfois, cela génère beaucoup d’appréhension. Là, je crois que tout le monde va surtout regarder Demi et on aura plus d’ouvertures à jouer pour des victoires d’étapes ou sur des courses d’un jour. »

Sur le Tour de France, vous devez désormais assumer l’ambition de décrocher le Maillot Jaune pour Vollering…

EM : « Oui, il n’y a pas de surprises. Evidemment, Demi l’ayant déjà gagné et terminé deux fois deuxième… Mais ça doit aussi être fou de pouvoir participer à ramener le Maillot Jaune, même en tant que coéquipière. »

JL : ” Il est clair ! Nous l’avons toujours dit dès les premières rencontres avec le staff. Cela ne fait aucun doute. Nous serons à 100% pour Demi sur le Tour de France car il n’y a pas le choix. En fait, si on veut ramener le Maillot Jaune, je pense qu’il faut vraiment être derrière elle. »

“Nous n’avons jamais gêné”

Evita, vous êtes originaire du Jura et Juliette du département voisin du Doubs, et vous avez presque le même âge… Vous souvenez-vous de vos premières rencontres ?

EM : “Je ne peux même pas dire quand c’était…”

JL : “Je m’en souviens parce que tu étais un peu connu, quand même, quand je suis arrivé (rire). Je pense que c’était en 2011 en cyclo-cross. Je venais du BMX et du VTT, donc je ne connaissais personne et tout le monde me disait « Evita, elle est vraiment forte ». Ainsi, depuis, nous avons toujours été en rivalité sur les courses régionales en Franche-Comté, et nous ne nous sommes jamais quittés sur le vélo. »

Où roulez-vous lorsque vous vous entraînez près de chez vous ?

Musique Evita : « Je roule principalement autour de Lons-le-Saunier. J’aime aussi aller au lac de Vouglans. Il y a vraiment de très beaux endroits autour de Château-Chalon. Ce sont de très jolis petits endroits où rouler. Et ce qui est bien dans le Jura, c’est qu’il y a plein de montées de dix à quinze minutes, donc je peux en faire plein tout de suite. Et il n’y a pas de voitures, c’est vraiment paisible. »

Juliette Labous: « Je peux rester autour de Besançon, nous avons déjà tous les Forts. Ils font également entre dix et quinze minutes d’escalade. C’est super pour nous, pour l’entraînement. Après, nous avons aussi la vallée du Doubs où je pratique le contre-la-montre pour les sorties un peu plates. Et puis j’adore aller vers Ornans, où il y a des montées un peu plus longues, entre 15 et 20 minutes. Sinon, on emprunte aussi la vallée de la Loue et de chaque côté, il y a des montées vraiment sympas. C’est calme aussi. En termes de sécurité, nous sommes toujours dans une région vraiment formidable. »

Evita, pour toi, quelle est la principale qualité de Juliette ?

EM : “Je dirais qu’elle est forte partout en fait (rire). Non mais c’est vrai ! Ce n’est pas vraiment mon cas, mais elle est vraiment forte dans tous les domaines. Elle n’a aucun point faible pour moi. Faire un classement général, c’est super. »

Et Juliette, quelle est la principale qualité d’Evita ?

JL : « Sur le vélo, une qualité de grimpeur vraiment pure. Je pense que c’est vraiment l’un des meilleurs du marché. C’est son arme principale, même si elle est également très puissante. Et en dehors du cyclisme, je dirais qu’elle n’a aucun complexe. C’est quelqu’un qui ne s’est jamais fixé de limites. »

EM : « C’est vrai que j’ai eu une progression plutôt linéaire. Mais je dis souvent que c’est parce que tu étais un peu ma référence, parce que tu avais un an de plus et donc je me comparais à toi. J’ai toujours essayé de suivre vos progrès. Et ce qui est drôle aussi, c’est que les moments où on a bien performé, c’est souvent quand on était aussi au sommet. Par exemple quand tu as gagné le Tour de Burgos, je suis arrivé deuxième (en 2022, ndlr). Quand j’ai remporté une étape du Giro (en 2020), tu étais aussi à mes côtés. »

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JL : « C’est vrai que nous avons toujours été rivaux, mais vraiment dans le bon sens. Nous n’avons jamais gêné. C’est plutôt dans le sens que parfois je me disais « Ah Evita est là donc je dois m’accrocher » et je pense que c’est réciproque et que ça nous remonte vraiment le moral. »

« Avant, c’était principalement SD Worx. En 2025, ce sera autre chose. »

Vous avez vécu le calendrier féminin sans le Tour de France. Comment l’arrivée de cette course (en 2022) a-t-elle changé dans votre vie ?

JL : « C’est vraiment un grand changement. Avant, les gens nous demandaient « Ah, tu es cycliste, tu fais le Tour de France ? C’était toujours un peu ennuyeux. Et quand on regarde des garçons dès le plus jeune âge, ça nous donne envie d’eux. On a vraiment vu toute l’évolution. C’était donc vraiment un exploit lorsque nous avons vécu le premier Tour de France. On s’est dit « Ah oui, d’accord, en termes de médiatisation, c’est quelque chose de complètement différent ». Pour nos carrières et nos vies professionnelles, cela a tout changé. »

EM : « Cela nous a apporté la reconnaissance du grand public. Les gens commencent à s’intéresser au cyclisme féminin, à connaître les noms. Évidemment, étant français, je pense que ça aide aussi. Désormais, le plus grand objectif de la saison est le Tour car il reste la plus belle course du calendrier. »

Le parcours du Tour sera allongé d’une étape (de 8 à 9) en 2025. Que pensez-vous de cette évolution ?

JL : «Je pense que c’est bien. Nous sommes déjà habitués à faire dix jours de course sur le Giro. Je pense que nous avons déjà prouvé à plusieurs reprises que ce n’est pas nécessairement un problème. Pour le moment c’est plutôt pour les organisateurs qu’il est difficile de le faire plus long, mais j’imagine qu’à l’avenir cela va continuer à augmenter. Ce serait intéressant. Si on prend l’exemple du Giro, il y a souvent pas mal de filles qui commencent un peu à craquer dès la neuvième journée. Cela nous permettra de découvrir quelques autres limites. »

EM : « Il ne faut pas non plus précipiter les choses. Il a fallu se structurer, notamment sur le plan économique, mais physiquement, nous en sommes capables. Si à l’avenir on passe à deux semaines, ce sera déjà très bien. Il n’est pas nécessairement nécessaire d’aller jusqu’à trois. »


Le parcours du Tour de France féminin 2025. Infographie Visactu

Que pensez-vous du retour de Pauline Ferrand-Prévot dans le peloton ?

JL : « Pauline est toujours l’un des plus grands noms du cyclisme au niveau des célébrités… Peut-être avec Jeannie Longo (rire). »

EM : « C’est vrai que les gens sont toujours bloqués sur Jeannie Longo. Mais Pauline commence aussi à se faire connaître. »

JL : « Cela reste un record extraordinaire et je pense que cela fera du bien au cyclisme féminin français. Cette année, les équipes vont être vraiment fortes avec des favoris assez dispersés. Ça va être amusant à regarder. »

EM : « Oui, il y aura un grand spectacle. Avant, seules quelques équipes dominaient, notamment SD Worx. En 2025, ce sera autre chose. »

 
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