« Le pic de la grippe n’est pas encore atteint. » Le 10 janvier 2025, le chef des urgences du centre hospitalier de Niort, le Dr Farnam Faranpour, après avoir constaté quelques jours plus tôt une trentaine de cas de grippe sévère, prévoyait une augmentation de ce chiffre en “la semaine à venir”. A l’inverse, le nombre de patients atteints du virus respiratoire syncytial (VRS) se stabilise. « Nous sommes sur un plateau. Et le Covid-19 reste à un faible niveau d’activité”.
Parallèlement, le chef de service observe une augmentation, sur cette même période, des décès chez les personnes âgées présentant de multiples pathologies. « Ce sont des patients qu’on ne pouvait pas placer en réanimation. Il y avait probablement parmi eux des grippés, qui ont été surinfectés suite au développement d’une bactérie. Cette année, le virus de la grippe est plus grave que la saison dernière. »
« Le vaccin aide à atténuer la maladie »
Vaut-il la peine de se faire vacciner à nouveau aujourd’hui ? Si nous en avons la possibilité, certaines pharmacies expliquent à partir du 3 janvier 2025, qu’elles ne pourront plus se réapprovisionner en vaccins.. « Certaines personnes ont été infectées alors qu’elles étaient vaccinées. Cela s’explique par le développement (sérotypes) du virus fabriqué à partir de variants de l’hémisphère sud.»répond le Dr Faranpour. « Mais dans tous les cas, le vaccin contribue à atténuer la maladie. »
Peu de grippes et pas de formes graves dans le nord
Au centre hospitalier du nord du département (CHNDS), le chef du centre d’urgences de Faye-l’Abbesse, le Dr Frédéric Pain, rappelle qu’il faut toujours quelques jours avant que l’immunité contre un virus ne fasse effet. « Nous n’avons que six cas et aucune forme grave de grippe dans notre secteur. Je pense que ce bon résultat vient du fait que le taux de vaccination a été élevé cette saison, notamment dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ephad). »
Les actions en chute libre
Concernant les stocks disponibles pour le vaccin contre le virus de la grippe, le vice-président de la CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé) Sud-Deux-Sèvres, pharmacien à Pamproux, le Dr François Billy, explique avoir donné le matin même « le dernier vaccin » à sa disposition. « Je ne peux plus en commander chez mon grossiste distributeur. Ses stocks sont épuisés. Avec mon collègue président de la chambre syndicale, le Dr Bussault à Melle, nous avons décidé de répertorier les pharmacies qui en disposent afin d’orienter nos patients. »