cinq ans après, les origines du Sars-CoV-2 toujours inconnues

cinq ans après, les origines du Sars-CoV-2 toujours inconnues
cinq ans après, les origines du Sars-CoV-2 toujours inconnues

Fuite de laboratoire, culpabilité du pangolin, de la chauve-souris, marché local, aliments surgelés… Cinq ans après l’apparition du Covid-19, la communauté scientifique internationale n’est pas parvenue à déterminer avec certitude son origine.

Le 11 janvier 2020, le monde apprenait le décès de la première victime officielle d’une pneumonie atypique, identifiée plus tard comme étant le Covid-19. L’homme de 61 ans fréquentait le marché aux animaux de Wuhan. Dix jours plus tard, la ville et sa province, alors une grande partie du monde, étaient confinées.

Hypothèses prédominantes

« Pour résumer, on peut dire qu’à ce jour deux hypothèses majeures prédominent dans le débat scientifique, » éclaire l’épidémiologiste Antoine Flahault. Le premier concerne le marché de Wuhan, qui apparaît comme l’épicentre du début de la pandémie. La seconde est celle d’unFuite du laboratoire de Wuhan dans lequel les chercheurs travaillent sur les coronavirus. Je privilégierais personnellement une troisième hypothèse : une contamination lors d’une collecte de coronavirus dans des grottes à la frontière de la Chine et du Laos. On sait que des techniciens de laboratoire s’y rendaient et revenaient avec des échantillons, on aurait pu être mordu par une chauve-souris et développer un Covid totalement bénin, qui aurait ensuite été transmis à la population de Wuhan. »

Ces derniers mois, les rapports et études publiés penchent vers une possibilité ou une autre. Le 3 décembre, un rapport d’une commission du Congrès américain estimait que la fuite en laboratoire était le scénario privilégié et qu’elle ne pouvait être reléguée à une théorie complotiste. En septembre, une étude publiée dans la revue Cellule a renforcé l’hypothèse d’une transmission à l’homme par des animaux infectés fin 2019 sur le marché de Wuhan.

« En mars 2023, nous avons retrouvé des données génétiques correspondant à des échantillons prélevés sur le marché de Wuhan début 2020. Elles indiquaient que des animaux comme des chiens viverrins ou des civettes (déjà impliqués lors du premier épisode du SRAS en 2002-2004) étaient présents sur le marché. marché dans une zone où de nombreux échantillons contenaient des traces de Sars-CoV-2 »explique Florence Débarre, co-auteure de l’étude et chercheuse au CNRS.

Apprendre des leçons

Malgré ces avancées, rien ne permettra jamais d’affirmer avec certitude l’origine du Covid-19. « Les données sur lesquelles nous avons travaillé sont cohérentes avec l’hypothèse du marché de Wuhan, mais elles n’apportent pas de preuve définitive »reconnaît Florence Débarre. Si le chercheur penche pour cette théorie, “Certains douteront toujours”. Et ce, même si les autorités chinoises ont davantage coopéré.

« Il est difficile d’avancer sur le sujet car certains ont fait de la recherche de l’origine une recherche de coupable, ce qui ne facilite pas la coopération. Pour en être sûr, vous auriez besoin d’une machine à voyager dans le temps. Mais de nombreuses données sont déjà disponibles et vont dans le sens d’une origine naturelle.» poursuit le chercheur.

Pour Antoine Flahault, «cela fait aussi partie du mystère scientifique, de la même manière qu’on ne sait toujours pas comment ils ont muté Variantes du Covid, comme Omicron. Cela ne nous empêche pas de tirer les leçons de la pandémie. Les hypothèses, toutes probables, suffisent à prendre des mesures de précaution. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le constructeur d’Ariane 6 s’inquiète du rapprochement de Giorgia Meloni avec Elon Musk
NEXT Une maison construite illégalement par un milliardaire sera entièrement détruite