Côte d’Azur Caroline Roose, non réélue, fait le bilan de ses cinq années au Parlement européen

Côte d’Azur Caroline Roose, non réélue, fait le bilan de ses cinq années au Parlement européen
Côte d’Azur Caroline Roose, non réélue, fait le bilan de ses cinq années au Parlement européen

Elle connaît la disparition de l’écologie des élections européennes et plus généralement du débat politique en France. Caroline Roose a perdu son siège de député européen. La liste conduite par Marie Toussaint a recueilli 5,5% des voix et ses effectifs ont diminué de moitié : cinq députés sur dix doivent faire leurs cartons. Caroline Roose, de retour à Villeneuve-Loubet et fait le point sur son expérience.

C’est la fin de votre mandat…

C’est une fin compliquée, difficile à encaisser. On ne m’a pas promis de mandat. Je retourne à Bruxelles ce lundi pour faire quelques démarches administratives, mais nous ne faisons plus partie des commissions.

Marie Toussaint a dit dans Belle matinée que ces élections étaient les plus importantes de l’histoire…

Beaucoup de choses sont en jeu au niveau de l’Union européenne, pour l’écologie : la pêche, l’agriculture, les animaux. Macron a déclaré que 2024 serait l’année des océans. Nous ne l’avons pas vu. Je me demande à quoi ressemblera 2025… Ce qui s’annonce problématique, ce sont les dénouements, les flashbacks. Le Parlement européen a adopté la loi sur la restauration de la nature. Les États étaient censés le faire, mais ils ne sont pas encore parvenus à un accord. Je ne sais pas ce qu’il restera de l’écologie, quand je vois le comportement du Rassemblement National au Parlement européen, ils ne sont plus là pour détruire ce qui a été fait…

Quelles conclusions positives et négatives tirez-vous de votre mandat ?

Avec les pêcheurs artisanaux, nous avons par exemple condamné la France pour ne pas respecter la répartition des quotas de pêche. Cela a créé un précédent : les pêcheurs italiens m’avaient contacté pour que je puisse les aider à l’avenir. La pêche artisanale sera en déclin.

Une victoire : cette loi sur la restauration de la nature, votée après deux ans de travaux. Problème : que va-t-il devenir ? Il y a aussi la reconnaissance de l’écocide dans le droit européen. Avoir eu une commission d’enquête sur le transport d’animaux vivants, une victoire, car elle a fait pression sur la Commission européenne pour qu’elle modifie la législation sur le bien-être animal. Mais j’ai peur de la suite, en fait. Il y a beaucoup de choses qui se sont produites vers la fin du mandat, qui doivent être votées et qui sont en suspens. J’ai bien peur que les fichiers ne soient pas sortis. La condition animale est la moindre des préoccupations de certaines formations politiques.

Comment expliquez-vous que l’écologie ait disparu des élections européennes, et plus largement du débat politique en France ?

J’ai l’impression qu’on a fait une campagne nationale, qu’on n’était pas du tout sur les questions européennes. Avec cette communication du RN qui a touché beaucoup de jeunes qui ont trouvé ça sympa et ont oublié les sujets. Et on n’était pas sur la même dynamique qu’en 2019, où il y avait des marches pour le climat. Là, on s’est attaqué aux débats sur Gaza, la guerre en Ukraine… L’écologie est arrivée en deuxième position. Nous avons en effet mené une campagne pour préparer l’élection présidentielle de 2027. Et avec cette dissolution, qu’a fait Macron ? Il a lancé une pièce de monnaie. J’ai peur qu’il y ait une majorité RN. Si Bardella est Premier ministre, nous nous dirigeons vers un grand désastre. Peut-être que les gens ouvriront les yeux.

Le RN est-il incompatible avec l’écologie ?

Ils disent défendre la pêche artisanale. Sauf qu’ils votent contre tout ce qu’ils disent. Par exemple, ils ont voté contre les zones marines protégées. Ils ont voté pour les accords de libre-échange, même si cela va à l’encontre de la consommation et des éleveurs locaux.

Quelle est la prochaine étape pour vous ?

Je cherche des moyens de continuer à suivre les sujets. J’ai réconcilié le terrain et le Parlement européen. J’aimerais trouver un levier pour continuer à travailler. Pas les élections législatives, car je suis belge. Peut-être des associations ou des ONG ? Mais je veux continuer à travailler sur les sujets.

 
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