Une fois le déficit résorbé, la France risque-t-elle une sortie de route ? – .

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Des indicateurs macroéconomiques mitigés, mais pas « catastrophiques »

Plusieurs indicateurs économiques récents, comme le climat des affaires ou l’indice d’activité du secteur privé, suggèrent que l’économie pourrait redémarrer prochainement.

“L’une des bonnes nouvelles jusqu’à présent, c’est que l’emploi et l’investissement ont plutôt bien résisté”, note l’économiste Mathieu Plane auprès de l’AFP.

La situation financière des entreprises est également « plutôt bonne, en tout cas meilleure qu’après les crises précédentes, comme le choc de 2008-2009 », ajoute-t-il. “C’est plutôt rassurant”, même s’il y a “une hétérogénéité” autour de cette moyenne, avec une hausse des faillites.

Autre avantage : des économies importantes pour les ménages. “Cela pourrait être un levier s’ils décident de le réduire et de soutenir un peu plus la consommation”, explique M. Plane. Tout dépend « s’ils sont inquiets » ou non.

Tous ces facteurs pourraient contribuer à la reprise de la croissance. Selon Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, « le PIB pourrait croître de 0,2% au deuxième trimestre, et encore accélérer au cours du second semestre ».

« Ce n’est pas catastrophique, mais ce n’est pas un scénario de croissance forte », regrette Mathieu Plate. Un scénario qui pourrait sérieusement compromettre l’objectif de réduction du déficit.

Déficit inférieur à 3%, objectif inaccessible ?

Misant sur une croissance forte, le gouvernement s’est engagé à ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB d’ici 2027. Un déficit de 5,6% en 2023 au lieu de 4,9% constituerait un “coup dur”, prévient Mathieu Plane. “La marche d’escalier pour revenir en dessous de 3% serait d’autant plus élevée.”

Sans aborder la fiscalité, l’équation semble impossible à résoudre. Et même s’ils sont relevés, “ce sera très difficile à atteindre”, prévient M. Plane, qui préconise d’abandonner l’objectif des 3% en 2027.

Selon l’économiste, passer de 5,6% à 3% de déficit avec une croissance faible (1,2% ou 1,3%) représenterait un effort total de 70 à 80 milliards d’euros.

Mais de telles coupes, « extrêmement importantes » dans l’argent public, pourraient avoir « des impacts majeurs sur le pouvoir d’achat, la situation des entreprises et des investissements », qui impacteraient alors la croissance. “Nous risquons d’entrer dans une spirale d’austérité, l’erreur commise en Europe entre 2011-2012”, prévient-il.

Le gouvernement a toutefois maintenu sa trajectoire vendredi, Bruno Le Maire promettant de maintenir « cette ligne à tout prix ».

“C’est une question de crédibilité vis-à-vis des partenaires européens”, a déclaré à l’AFP Jean-René Cazeneuve, rapporteur de la commission des Finances à l’Assemblée.

Le député Renaissance concède que cela sera « plus compliqué que prévu » en raison de ce « dérapage important », notamment parce que les moyens de modifier la trajectoire actuelle sont « limités » pour 2024. Les coupes budgétaires par décret sont plafonnées et la possibilité d’un projet de loi est plafonnée. Modifier la loi de finances (PLFR), qui permettrait de plus grandes économies, est risqué si les oppositions ne coopèrent pas, menaçant d’ajouter « une crise politique aux préoccupations économiques ».

En revanche, « des leviers existent pour 2025 », affirme le député de la majorité : la prochaine loi de finances laissera « le temps de faire des réformes en profondeur » et d’avoir « un vrai débat ».

 
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