Les aveux de Thomas Meunier avant Liverpool-Lille

Les aveux de Thomas Meunier avant Liverpool-Lille
Les aveux de Thomas Meunier avant Liverpool-Lille

Arrivé cet été en provenance de Trabzonspor, Thomas Meunier se sent bien à Lille près de sa Belgique natale. Mardi, avec le Losc, il retrouvera Anfield Road, où il avait marqué un but avec le PSG en septembre 2018. Interview.

Thomas, explique-nous cette incroyable série de 21 matchs sans défaite (record du club) avec cette dernière victoire contre Nice (2-1). Une semaine parfaite avec également la qualification Coupe de à Marseille…

Ça se passe plutôt bien quand on voit la concurrence des équipes adverses avec la qualité de leur noyau (effectif), je ne m’attendais pas à ce qu’on fasse 21 matchs sans défaite.

Qu’est-ce que ça veut dire exactement ?

Ça veut dire qu’il y a de la régularité, qu’il y a un groupe qualitatif, qu’il y a un bon staff, un bon groupe de joueurs et tout ça fait l’ensemble lillois qu’on voit actuellement vendredi avec le match contre Nice où en première période, nous avons perdu contre une équipe qui a de la qualité. En seconde période, nous avons réussi à renverser la situation. Nous avons toutes les qualités d’une équipe qui peut prétendre gagner quelque chose d’ici la fin de la saison. Il y a aussi beaucoup de passion, de régularité, d’envie et de motivation. Pour le moment, nous sommes un bon exemple d’équipe stable qui donne tout à chaque match.

On sent une force mentale dans l’équipe. On l’a vu contre Nice, où vous avez été en difficulté en première mi-temps, ou encore l’égalisation de Marseille en fin de match de Coupe. A Atletico Madrid, vous êtes derrière et vous gagnez en gardant votre sang-froid.

Oui, nous avons parfois subi le coup inverse. Lyon par exemple, à Nice aussi, à Montpellier. Ces matchs devraient en principe nous rapporter des points. On a toujours quelques problèmes de gestion à la fin d’un match, cela arrive parfois sans trop de conséquences puisqu’au final ce ne sont pas des matchs qu’on perd. En revanche, dans les grands matches, nous étions encore plus présents que d’habitude comme à Marseille, Nice, l’Atlético, le Real, la Juventus. Même contre Paris, où c’était une défaite (1-3, en septembre, NDLR), on a très bien joué. Je pense que c’est un groupe qui ne doute pas de ses qualités et un staff qui arrive à les mettre en valeur. Je suis très content car je ne connaissais pas trop le groupe en arrivant à Lille, je les ai suivi brièvement en Coupe d’Europe l’année dernière. Ce que j’ai vu depuis le début, que ce soit au niveau des transferts ou au niveau des plus jeunes, ainsi que parmi les joueurs expérimentés que j’avais déjà côtoyés lorsque j’étais au Paris Saint-Germain, est très qualitatif. et cela est prometteur pour l’avenir.

Passons maintenant à Liverpool et Anfield où vous avez joué avec le Paris Saint-Germain (victoire 3-2 de Liverpool en septembre 2018). Quelle est l’ambiance dans ce stade, est-ce quelque chose de spécial ?

Cela reste un très beau souvenir car j’ai pu marquer, et avec mon pied gauche, je voudrais souligner ça ! C’était très sympa, il y avait beaucoup d’intensité, c’est vraiment le style anglais et j’adore ce football. En revanche, au niveau de l’ambiance, je trouve ça très réactionnaire. Il y a « You’ll never walk alone » au début qui fait un peu choc. Si le match n’est pas passionnant, il ne se passera rien dans les tribunes. Il n’y a pas non plus de culture des tifos, des ultras en Angleterre, c’est très rare de voir ça là-bas. Les stades sont toujours pleins et les gens aiment le football mais ce n’est pas fou non plus. Maintenant, jouer à Liverpool, c’est avant tout aussi ce côté mythique de jouer dans un club qui a écrit l’histoire du football européen et anglais.

C’est aussi un stade chargé d’histoire et qui a évolué avec son temps ?

Oui, c’est exact. Pour avoir joué dans plusieurs clubs en Angleterre comme Manchester, Chelsea, Birmingham, franchement, j’aime cette équipe un peu traditionnelle. Par exemple, jouer à Arsenal dans le nouveau stade n’est pas la même chose qu’à Highbury. C’est pareil à Tottenham mais à Anfield, j’aime cette modernité. On garde l’ancien côté, on l’actualise et on fait sentir aux équipes adverses que c’est du football anglais, notamment pour les matchs de Coupe d’Europe car tout ça ne représente pas seulement un club, c’est une culture du football. Elle est toujours aussi belle et très présente en Premier League. C’est ce côté suranné qui nous rappelle ce genre de moment.

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Allez-vous partager votre expérience d’Anfield avec les plus jeunes ? Comment aborder l’entrée sur le terrain avec « Vous ne marcherez jamais seul » contre une, sinon la meilleure équipe du monde du moment ?

Ils sont très bons en ce moment, d’ailleurs vendredi pendant le green, on a regardé le match pendant le repas contre Nottingham et c’est impressionnant. Après ça reste Liverpool, ils ont toujours eu une excellente équipe et de très bons joueurs. Je pense que c’est un privilège de pouvoir affronter ce genre d’équipe mais il ne faut pas y aller en pensant qu’on va en prendre sept et qu’on n’aura pas notre mot à dire. C’est un moment à savourer, il ne faut pas l’aborder avec peur ou stress puisque personne n’attend de nous une victoire de toute façon.

Qu’avons-nous encore à perdre ?

Si c’est juste pour s’amuser et savourer ce moment jusqu’au bout, car avec le parcours que nous faisons en Coupe d’Europe, pourquoi ne pas créer quelque chose.

Au vu de vos résultats face au Real, à la Juve et à l’Atlético de Madrid, Lille respire la force. Est-ce que cela vous donne de l’espoir ?

Oui, ça y est, c’est notre force. La bonne chose est que nous ne nous sous-estimons pas. Mais je ne pense pas non plus que nous ayons un visage arrogant. À l’égard du monde extérieur, nous faisons toujours ce que nous devons faire. Parfois on peut faire plus mais en Ligue des Champions, tout le monde sait très bien que c’est une ambiance différente. C’est une autre motivation et surtout de jouer dans des endroits comme ça, c’est quelque chose. Il y a des joueurs qui n’affronteront peut-être jamais Liverpool, Arsenal ou Manchester United. C’est pour cela qu’il est important de tout donner, de ne pas avoir de regrets face à ce genre d’équipe, car cela doit être un match pour « l’histoire ».

On se sent épanoui à Lille, proche de votre Belgique…

C’était aussi l’idée de venir ici. Après mes six mois en Turquie (Trabzonspor), il me restait encore un an de contrat et c’était super. Cela ne m’aurait pas du tout dérangé de rester là-bas car j’ai vraiment apprécié ma courte expérience mais j’ai dû renoncer à la famille et aux enfants et ça allait être compliqué. Je l’ai vraiment ressenti pendant les cinq mois que j’y ai passés. J’avais d’autres options et celle de Lille cochait le plus de cases. Pour l’intégration, c’est un milieu francophone, donc c’est plus facile. C’est à la frontière belge, nous ne sommes pas loin de la famille. La culture aussi… Depuis qu’on a 18 ans, on vit un peu à l’étranger et même en étant au Club Bruges, c’est à dire en Flandre, c’est une autre langue, une autre culture et donc on s’est dit que peut-être on allait goûter à ce que nous attend plus tard. Ici à Lille, je suis vraiment satisfait. Ma famille est également heureuse de me voir beaucoup plus souvent que d’habitude.

Commentaires recueillis par Jean Bommel

 
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