Comment est née la crise gouvernementale ?
Le FPÖ de droite a remporté les élections législatives de septembre. Le chancelier autrichien Karl Nehammer (ÖVP) voulait former une coalition avec le social-démocrate SPÖ et le libéral Neos et ainsi maintenir les populistes de droite hors du pouvoir. Les négociations ont débuté à la mi-novembre. Aujourd’hui, ce projet a échoué. Vendredi, les Neos se sont retirés des négociations sur les feux tricolores. Samedi, Nehammer a également mis fin aux négociations entre l’ÖVP et le SPÖ. Le projet d’un gouvernement centriste a échoué en raison d’idées différentes sur la manière de stimuler l’économie atone de l’Autriche tout en comblant le trou du budget national.
Que se passe-t-il exactement ensuite ?
Selon Peter Voegeli, rédacteur en chef du SRF pour les Affaires étrangères, l’ÖVP se réunira ce matin pour discuter de la durée pendant laquelle Karl Nehammer restera au pouvoir et de qui pourrait le remplacer à la tête du parti afin d’entamer ensuite des négociations avec le FPÖ. Le président fédéral Alexander Van der Bellen fera également des commentaires et décidera de la suite des événements. Cela devrait être le cas au plus tard dimanche soir, écrit l’ORF.
La voie est-elle désormais libre pour le FPÖ ?
Jusqu’à récemment, Nehammer avait rejeté une coalition avec le FPÖ dirigé par Herbert Kickl. L’aile économique de l’ÖVP préfère cependant travailler avec la droite plutôt qu’avec les sociaux-démocrates. L’ÖVP pourrait désormais changer de cap et placer à la tête du parti quelqu’un capable de négocier et de gouverner avec le FPÖ. Dans cette constellation, l’ÖVP ne serait que le partenaire junior, car Kickl, en tant que vainqueur des élections, revendique la chancellerie.
Pourrait-il également y avoir de nouvelles élections ?
Cela pourrait avoir lieu dans environ trois mois en raison du long délai de livraison. Les sondeurs s’attendent à ce que le FPÖ remporte les élections encore plus nettement qu’à l’automne. Selon Peter Voegeli, tous les autres partis perdraient probablement de manière significative, c’est pourquoi de nouvelles élections ne sont pas envisageables.
Sebastian Kurz fera-t-il son retour ?
Ces derniers jours, les médias autrichiens ont évoqué l’ancien chancelier Sebastian Kurz comme possible nouveau leader de l’ÖVP, citant les milieux conservateurs. Kurz, autrefois très populaire, s’est retiré de la politique en 2021 à la suite d’enquêtes pour corruption à son encontre. L’enquête sur ces allégations, que Kurz nie, est toujours en cours.
Qui d’autre pourrait succéder à Karl Nehammer ?
Wolfgang Hattmannsdorfer, secrétaire général de la Chambre de commerce autrichienne, est également considéré comme un successeur possible. Jusqu’à présent, il est peu connu du public – sauf dans son pays natal, la Haute-Autriche, où il a été membre du gouvernement du Land pendant plusieurs années. La ministre de l’UE Karoline Edtstadler est également évoquée dans les médias comme une possible dirigeante de l’ÖVP. Cependant, elle a annoncé en novembre qu’elle ne briguait pas de poste dans le nouveau gouvernement et qu’elle souhaitait se retirer de la haute politique.