Depuis le 1er janvier, 46 800 véhicules Crit’Air 3 sont interdits de circulation dans la zone à faibles émissions (ZFE) de la métropole lyonnaise. Une « aberration écologique » pour certains riverains qui ont quand même décidé de prendre la route.
“Je suis obligé de vendre ma voiture qui fonctionne très bien.” Comme Franck, de nombreux automobilistes lyonnais se retrouvent dans l’illégalité depuis le 1er janvier 2025.
Désormais, 46 800 véhicules classés Crit’Air 3 ont désormais interdiction de prendre la route pour améliorer la qualité de l’air dans la zone à faibles émissions (ZFE) de la métropole lyonnaise.
« Il faut arrêter de déranger les gens. »
Hormis les dérogations, seuls les conducteurs utilisant peu leur voiture peuvent bénéficier du système des « petits roues ». En gardant son véhicule Crit’Air 3, 4 ou 552 déplacements par an, soit un jour par semaine, sont autorisés dans la ZFE.
“J’ai le droit d’aller travailler 26 jours par an, c’est une blague”, plaisante Franck, musicien habitant Caluire-et-Cuire, sur notre chaîne.
Ce dernier est en colère : sa Peugeot 308 bleu foncé « de 2009 » ne peut plus rouler. Selon lui, c’est une « aberration écologique » que de « forcer les gens à changer quelque chose qui fonctionne bien ».
Même son de cloche à Villeurbanne, où Fabio, interrogé par Le Progès, critique la mesure mise en place par la collectivité. « Cette chasse aux vieilles voitures m’énerve car si je garde ma voiture de 15 ans, ce n’est pas pour le plaisir. Je n’ai pas l’argent pour le changer. Et j’en ai besoin pour aller travailler”, explique-t-il.
« Je ne vois pas pourquoi je devrais m’en séparer alors qu’il fonctionne toujours très bien. Il faut arrêter de déranger les gens», confie un énième automobiliste au volant de son véhicule Crit’Air 4, interdit pour ses sorties dans la métropole depuis le 1er janvier 2024.
“Nous devrons peut-être déménager.”
« Instruments, caisses, coffrets, sonorisation »… Franck explique avoir besoin de son véhicule pour se rendre à ses concerts et transporter son matériel. Un trajet selon lui « impossible » à faire en transports en commun.
La prime à la conversion de l’État pour acquérir un véhicule neuf ayant été supprimée, seule reste celle de la métropole, s’élevant à 3 000 € pour l’achat d’un véhicule électrique.
Un montant très insuffisant pour le musicien de Caluire-et-Cuire, qui a décidé de braver l’interdiction. « Tant que je n’aurai pas d’amende, nous continuerons à vivre normalement. Mais le jour où les amendes commenceront à tomber, il faudra peut-être déménager”, confie-t-il sur BFM Lyon.
L’amende s’élève à 68 euros pour un véhicule léger et 135€ pour un véhicule lourd. Comme Franck, près d’un automobiliste sur quatre dans la métropole lyonnaise est concerné par cette nouvelle interdiction.
Jade Theerlynck avec Alixan Lavorel