Est-ce une manière de montrer qu’il ne le remplace pas ? Emeric Lavitola a troqué le fauteuil de maire, plus haut et plus confortable, contre un simple siège de conseiller municipal, au centre de la salle du conseil. Mais c’est lui, le premier adjoint, qui mène les débats ce mercredi 18 décembre au soir au conseil municipal de Périgueux, les premiers depuis la « récréation » de Delphine Labail. Il voulait faire taire le “rumeur” sur l’absence du maire de la ville.
“Tout ce qui est dit n’est pas la vérité”assure Emeric Lavitola, devant un public qu’on a rarement vu aussi nombreux pour un conseil municipal. Le premier adjoint dénonce le « approximations » et le « coups médiatiques » de l’opposition de droite. Il vise principalement Michel Cadetce qui s’est passé candidat déclaré à la mairie le lendemain de l’annonce du retrait du maire : « La marque indélébile d’un candidat indigne »jetez Emeric Lavitola.
Sur l’audit, il n’y aura « rien sous le tapis »
Face à lui, l’adversaire persiste : « Notre ville est souillée par vos turpitudes et vos mensonges »assure Michel Cadet, en parlant d’un « putsch interne » au sein de la majorité pour expliquer le départ de Delphine Labail. « C’est elle qui m’a donné un mandat pour ce conseil municipal malgré son état de santé »a répondu Emeric Lavitola. « J’espère que cela fera taire les rumeurs de putsch. L’histoire est bien plus simple que cela et nous devons cesser de faire de la politique sur la base de rumeurs.»
La droite est convaincue qu’il faut trouver dans un audit du personnel de la mairie, et dans les finances de la villeles véritables raisons du retrait de Madame le Maire. « A cause de la violence de la direction, de nombreux salariés se sont retrouvés dans une grande souffrance ces quatre dernières années »affirme Michel Cadet, énumérant les « démissions, mutations, burn-out, épuisement » et d’autres « des arrêts de travail très longs ». Il exige “le contenu de l’audit” soulignant le fait que “Madame le maire n’était pas la seule responsable : vous étiez là, sa garde rapprochée, sourde à tous les avertissements de l’opposition”.
Le stade sera inauguré pour le dernier match de la CAP
“Il n’y aura rien sous le tapis”répond Emeric Lavitola. Il assure que cela « diagnostic organisationnel » n’est-ce pas “finalisé” et qu’il sera présenté le 13 janvier aux syndicats, puis aux agents, puis au conseil municipal : « Rien à cacher. Ne vous inquiétez pas, vous aurez tout ». Et quand l’ancien maire de droite Antoine Audi le souligne taux d’absentéisme pour raisons médicales qui est passé de 5,96% en 2018 sous son mandat, à 7,42% en 2022 sous Delphine Labail, le premier adjoint répond que ce taux «des progrès dans toutes les communautés» et qu’elle est liée à un vieillissement de la courbe d’âge des agents des mairies.
La majorité réagit également au coût du Parc des Sports et de Loisirs, qui, selon l’opposition, est passé de 8 à 18 millions d’euros. Le total s’élèvera à 17,8 millions d’euros TTC, mais la ville ne financera que 7,16 millions d’euros sur ses fonds propres grâce à des subventions : « Les entreprises sont payées, les factures aussi »dit Anne Marchand, l’adjointe aux finances. Emeric Lavitola enfonce le clou : il annonce que le stade de rugby sera inauguré le 26 avrilpour le dernier match de la saison CAP contre Rouen.